Retour sur les réactions des représentants locaux après la publication du rapport sur la desserte aérienne

Retour sur les réactions après la publication du rapport sur la desserte aérienne
Les élus mais aussi le préfet de Saint-Pierre et Miquelon et le PDG de la compagnie locale Air Saint-Pierre se sont exprimés à la suite de la publication du rapport sur la desserte aérienne au début du mois. Pour certains, ces conclusions laissent un goût d'inachevé. 
L'étude avait été demandée par le secrétaire d'Etat chargé des transports, de la mer et de la pêche à la suite d'une pétition adressée par la population de Saint-Pierre et Miquelon au Président de la République après la mise en place de l'AVE, l'autorisation de voyage électronique par le Canada. Une pétition dans laquelle il était demandé la mise en place d'une ligne directe entre Saint-Pierre et Paris. Le rapport, rendu public vendredi 10 février, conclut notamment que la mise en place de vols directs pourrait se faire à titre expérimental, à raison de 8 vols, pendant la pointe estivale de 2018. Les élus, le représentant de l'Etat et le PDG de la compagnie locale Air Saint-Pierre se sont exprimés sur les conclusions de cette étude. Retour sur ces réactions. 

 

"Une attente bien identifiée"

Pour le député de l'archipel, l'attente des Saint-Pierrais et Miquelonnais "a bien été identifiée" dans ce rapport, avec "une satisfaction générale du service d'Air Saint-Pierre et à l'inverse, une insatisfaction au niveau des tarifs". Quant au prix indicatif établi par l'étude de 1200 euros pour un aller-retour direct, Stéphane Claireaux précise que "les autres territoires d'Outre-mer ont comme avantage d'avoir beaucoup plus de trafic de passagers, ce qui réduit les coûts". Il précise par ailleurs que le fret n'a pas été pris en compte dans ce rapport et que cette donnée pourrait peut-être entraîner une réduction des tarifs. Stéphane Claireaux répondait à Patrick Caillet le 15 février dernier : 

©saintpierremiquelon

"Des éléments techniques"

Pour le préfet de l'archipel : "ce rapport place les curseurs pour que tout le monde ait une idée approximative [...] mais ce n'est en aucun cas une décision ni une amorce de décision [...]. Ce sont des éléments techniques et financiers qui permettent à chacun d'avoir la réalité des questions qui sont posées". Henri Jean qui ajoute qu'"il appartient maintenant au territoire de s'en saisir, de le discuter. Il appartient ensuite aux services de l'Etat pilotes en matière de délégation de service public, d'intégrer les éléments [...] dans le cahier des charges de la délégation [...]" et aux compagnies [...] de répondre de la manière qu'elles estiment [...] la plus réaliste à cette question de l'amélioration de la liaison". Henri Jean était au mico de Patrick Caillet, le 15 février dernier:

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"Déçue"

Interrogée sur ce rapport, Karine Claireaux s'est dite "déçue". Le sénateur-maire estime que "2018, c'est loin [...] je pense qu'on aurait pu expérimenter, puisqu'il faut qu'il y ait expérimentation d'après les préconisations [...] cet été". Karine Claireaux précise aussi que "huit semaines par an, c'est un début je l'entends, sauf que ce n'est pas forcément huit semaines par an que les gens auront besoin d'aller en métropole pour se faire soigner et encore moins sur les huit semaines d'été. Cela va contribuer à amener des touristes et à faire revenir la diaspora [...] mais ce dont on a besoin c'est d'un véritable outil de développement économique pour l'archipel". Le sénateur-maire s'est exprimée sur ce rapport alors qu'elle était invitée du journal télévisé le 17 février dernier : 

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Manque de "projections "

Pour le président du conseil territorial ce qu'il manque dans ce rapport ce sont "des projections sur l'avenir du territoire". "La loi égalité réelle aurait pu être un support pour étoffer le rapport", précise-t-il. Stéphane Artano qui rejoint par ailleurs le sénateur-maire de Saint-Pierre sur le fait que cette liaison aérienne passe par une décision politique. "Il faut dire à cette population que nous allons faire la ligne directe et en supporter le coût". Le président du conseil territorial évoque aussi le prix du billet évalué à 1200 euros par les rapporteurs et les économies suggérées pour la compagnie aérienne qui sera retenue pour la prochaine délégation de service public. "Je pose la question aujourd'hui de la volonté de l'Etat de désenclaver le territoire notamment en matière aérienne", explique-t-il. Des propos recueillis par Stéphane Bry le 22 février :

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"Assez éloigné de l'idée de base"

Autre acteur à s'être exprimé sur le sujet, le président directeur général d'Air Saint-Pierre. Benoit Olano estime que le rapport est "assez éloigné" de la question initiale. "De l'idée de base où l'on se demandait combien cela pouvait coûter [...] on est en train de se dire combien Air Saint-Pierre ou une autre compagnie éventuelle qui répondrait à l'appel d'offre (pour la prochaine DSP, ndrl) pourrait économiser", précise le PDG de la compagnie locale. Pour Benoit Olano une baisse des coûts serait "très compliquée". Il revient aussi sur la question du fret et du coût du billet dans cet entretien réalisé dans le cadre du journal télévisé le 22 février dernier :

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