À bientôt 76 ans, Auguste Artano est un passionné de sculpture sur bois. Ce retraité réalise des dizaines de maquettes représentant la nature, les oiseaux de Saint-Pierre et Miquelon, mais aussi des hockeyeurs et autres personnages servant de jouets en bois pour ses petits-enfants. Portrait.
Lunettes posées sur le nez, morceau de bois en mains, Auguste Artano ne laisse rien au hasard. Grâce à sa scie à chantourner, "cadeau du père Noël", il découpe avec précision des dizaines de pièces de bois qui vont servir à réaliser sa prochaine œuvre : un couple de canards.
Découper, polir, poncer, peindre
"Je travaille à partir d’un croquis", explique le retraité qui aura dans quelques jours 76 ans. "Je découpe les pièces de bois une par une, puis je les travaille, le plus souvent à la main". Polir, poncer, peindre : Auguste Artano passe des journées entières dans son minuscule atelier, situé dans un coin de la maison, pour donner vie à ses sculptures sur bois.
"Les scies, la raboteuse, j’ai plusieurs machines ici. Là, ce sont les étagères de peintures et sous l’établi il y a les chutes de bois que je conserve, ça peut toujours servir", s’exclame ce passionné en faisant visiter son atelier.
Auguste Artano a découvert la sculpture sur bois lors d’un stage en 2001. "Ça m’a tellement plu... Depuis, je n’arrête pas", sourit ce papy hyperactif qui décore les murs de sa maison de ses œuvres. "Au début, je sculptais le bois pour lui donner la forme voulue, puis j’ai découvert la technique de l’intarsia", raconte Auguste Artano. Il s’agit d’une sorte de marqueterie en trois dimensions. Comme un puzzle ou une maquette, l’objectif est d’assembler plusieurs pièces de bois, de nuances et de couleurs différentes, pour former une œuvre. Des revues sur l'intarsia s'empilent dans la maison d'Auguste et Evelyne.
La nature en bois
Des oiseaux, des paysages, des bateaux : Auguste Artano aime ainsi reproduire la nature. "Surtout des oiseaux de Saint-Pierre et Miquelon et des paysages de Langlade", précise-t-il. "Parfois, je les fais et refais jusqu’à avoir un résultat satisfaisant, explique ce perfectionniste. Sur ce couple de canards par exemple, le bec n’est pas comme je veux alors je le travaille et retravaille grâce à des livres et des explications que je trouve sur Internet pour m’améliorer".
Il y a de la sciure, de la poussière, mais le résultat final est tellement beau ! (Evelyne, la femme d'Auguste)
En 2000, Auguste Artano a aussi participé à la fabrication de la statue en bois du Christ du calvaire. "On était à plusieurs collègues, et je devais m’occuper des mains, se souvient le retraité. Je rigole souvent en disant que j’ai fait la manucure du bon dieu".
De la mécanique au bois
Parmi les œuvres d’Auguste, il y a aussi de nombreux engins en bois. "C’est normal, c’était mon travail avant", explique cet ancien conducteur d’engin qui rêve aujourd’hui de pouvoir exposer toutes ses pièces. Auguste Artano a déjà eu plusieurs vies professionnelles. Il a notamment travaillé à déneiger les routes, mais aussi à la carrière du fauteuil ou encore comme docker dans les serres Marie-Luce.
Ce mercredi midi, le salon d’Auguste et Evelyne se remplit en quelques minutes. Les enfants sortent de l’école pour venir passer la journée chez leurs grands-parents qui ont pour l’occasion sortis des dizaines de jouets en bois. Une patinoire, des joueurs de hockey, un zoo, un lac, des bateaux et des dizaines de personnages : un véritable paradis pour ces petits, heureux de s’amuser avec "les jouets de papy".