L'histoire des Monier commence dans la ville de Bordeaux au 19ème siècle. Famille d'armateurs morutiers, ils entretiennent déjà dès 1877 des relations commerciales avec l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon. D'abord Pierre Monier, puis son fils Gaston Monier dirigent l'entreprise.
En 1883, la famille acquiert une propriété à Saint-Pierre et possède localement une douzaine de navire de pêche à la morue. Ce sont les frères Robert et François Monier qui sont envoyés tour à tour par leur père outre-atlantique afin de représenter l'entreprise familiale et de gérer les affaires.
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Véritable boute-en-train, l'aîné des deux, Robert, fait beaucoup parler de lui lors de ses venues dans l'archipel. Courses de chevaux, accident de calèche au centre-ville, il fait régulièrement les gros titres des journaux de l'époque.
Mais on le connaît également pour son implication dans le football local, puisqu'au siècle dernier, la discipline a déjà beaucoup de succès même si l'on compte à peine deux équipes : le Stade métropolitain composée uniquement d'hexagonaux dont Robert Monier, puis une équipe de Saint-Pierre. Les matchs, très prisés, se jouent à cette période sur un terrain derrière l'actuel garage de la Pointe-Blanche. La foule s'y retrouve alors, vêtue de beaux habits pour l'occasion.
Figurez-vous que des déplacements sur Terre-Neuve ont déjà lieu au tout début du 20ème siècle, et sont même réguliers, avec une sélection menée par Robert Monier et Léonce Claireaux. Une implication qui a encouragé le développement du football à Saint-Pierre et Miquelon. La famille Monier gardera ses attaches avec l'archipel pendant de longues années, en s'investissant toujours davantage dans la vie locale mais surtout en affaires, avec la création un peu plus tard, de la société de pêche que l'on connaît bien, la SPEC.
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