Pour Stéphane Artano, "il ne faut pas obliger les Ultramarins à faire une quatorzaine à leur arrivée en métropole"

Le sénateur de Saint-Pierre et Miquelon Stéphane Artano, opposé aux quatorzaines en métropole pour les Ultramarins.
Le sénateur de Saint-Pierre et Miquelon est à l'origine d'un amendement voté par le Sénat, qui annule l'obligation de quatorzaine stricte en France métropolitaine pour les passagers revenus d'outre-mer. Il a expliqué sa position mardi 5 mai sur SPM la 1ère. 
Il ne souhaite pas que des quatorzaines strictes soient imposées en métropole aux personnes en provenance des outre-mer. Le sénateur Stéphane Artano a proposé un amendement à la loi sur l'état d'urgence sanitaire dans ce sens mardi 5 mai. La mesure a été votée par le Sénat, contre l'avis du gouvernement. Elle passera devant l'Assemblée nationale dans les prochains jours. 

Invité du journal de 20 h de Saint-Pierre et Miquelon la 1ère, le sénateur de Saint-Pierre et Miquelon a justifié son initiative contre ce qu'il voit comme une "discrimination" à l'égard des populations d'outre-mer. "Quand vous partirez de Bretagne, de Marseille ou de Bordeaux pour aller à Paris, vous ne serez pas mis en quarantaine", a-t-il expliqué. "Pourquoi un Ultramarin, qu'il vienne de Saint-Pierre et Miquelon, de la Réunion, de Guadeloupe, de Martinique - qui plus est peut-être via des vols directs - devrait-il être placé en quarantaine parce qu'il aurait séjourné dans une zone de circulation du virus ?" 
 


"L'amendement a été adopté, l'objectif pour moi c'était d'envoyer un message fort au gouvernement. Les Ultramarins n'ont pas à subir cette discrimination." - Stéphane Artano, sénateur de Saint-Pierre et Miquelon


Dans cette optique, Stéphane Artano a réclamé des garanties à la ministre des outre-mer Annick Girardin. "Je souhaite qu'elle apporte des compléments d'informations. Et je saisirai mon collègue député Stéphane Claireaux, puisque le texte va être à l'examen de l'Assemblée nationale dans les jours qui viennent."
 

Retour des étudiants


Le sénateur a également eu l'occasion de s'exprimer sur les mesures mises en place pour le retour des étudiants de l'archipel qui se trouvent en France métropolitaine et au Canada. "Je vais demander au gouvernement et au préfet de prévoir une communication très précise à l'égard de la population, parce que les parents sont complètement perdus."
 


"Je n'ai rien contre la centralisation, mais je me rends compte que sur le retour des étudiants au Canada, géré par la préfecture, on a une vision claire, nette et précise. Sur l'Hexagone, la collectivité a dû monter au créneau pour saisir la ministre." - Stéphane Artano, sénateur de Saint-Pierre et Miquelon


À ses yeux, l'organisation prévue pour les étudiants en Métropole n'est pas idéale. "Je souhaite que l'on impose à nos étudiants - et je pense qu'ils sont capables de le comprendre - de rester en quarantaine pendant 21 jours à Paris, comme on le fait pour tous les arrivants de l'archipel." 

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Le plan du gouvernement prévoit qu'ils restent seulement quatorze jours en confinement strict en région parisienne, avant d'être dépistés une première fois. Si leur test PCR est négatif, ils pourront embarquer à bord d'une ligne aérienne directe. Une fois dans l'archipel, un second dépistage est prévu, mais il n'y aura pas de mesures de confinement strict dans l'attente des résultats. "Mais on peut avoir un faux négatif au premier test qui se déclare positif au deuxième", s'insurge Stéphane Artano. "Si on autorise un étudiant à rentrer, en lui disant simplement 'sois sage' [...], ce n'est pas sérieux." Il demande ainsi au préfet "d'appliquer les mêmes règles que celles qu'il applique à tous ceux qui arrivent sur le territoire."
 

"Les règles sont les mêmes pour tous. Je demande au gouvernement de respecter le protocole sanitaire mis en place sur le territoire." - Stéphane Artano, sénateur de Saint-Pierre et Miquelon


Le sénateur plaide aussi pour un arrangement avec la compagnie aérienne Air France, retenue pour ramener les jeunes dans l'archipel, afin que les billets déjà payés puissent être utilisés sur le vol prévu pour le rapatriement. Il a par ailleurs réitéré sa position vis-à-vis des lignes directes vers l'archipel, qu'il juge peu raisonnables au vu de la situation sanitaire.

Retrouvez les temps forts de l'entretien avec Stéphane Artano ici : 
 
©saintpierremiquelon