En 2020, à la maternité de Saint-Pierre et Miquelon, les professionnelles de santé ont constaté que 70 % des mamans avaient allaiter leur enfant.
Passé 1 mois de vie (du bébé), les mamans sont un peu livrées à elles-mêmes.
Un chiffre qu'il faut relativiser, d'une part en raison du faible nombre de naissances dans l'archipel, 43 cette année-là. Et, d'autre part, à cause d'un suivi restreint.
Des mères peu accompagnées
Il n'y a pas, à Saint-Pierre et Miquelon, de consultante en lactation. Le seul suivi des mères ayant fait le choix de l'allaitement s'arrête avec les consultations et visites suivant l'accouchement, après quelques semaines.
Un accompagnement très limité
Les mères désirant poursuivre l'allaitement maternel doivent ainsi trouver d'autres sources d'informations, à l'image d'Adeline Poirier, maman de deux enfants, tous deux allaités : "Je me suis beaucoup documentée. J'ai fait beaucoup de lecture et j'ai appris par moi-même".
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La sage-femme regrette l'absence de soutien de ces projets alors même que les professionnels de santé, sages-femmes, médecins et pédiatres, recommandent l'allaitement maternel.
Une semaine mondiale pour encourager
La 23ème semaine mondiale de l'allaitement maternel s'est déroulée du 11 au 17 octobre 2021. Avec un thème précis "protéger l'allaitement : une responsabilité partagée."
L'association Naître, Bouger, Grandir à Saint-Pierre et Miquelon (autrefois nommée Naître, Allaiter, Grandir à Saint-Pierre et Miquelon) assurait ce rôle d'accompagnement.
L'association avait, un temps, mis en place des réunions mensuelles de soutien dans l'archipel. Elle existe toujours mais est en veille à ce jour. Il n'est pas exclu que ses actions puissent reprendre.
La nutrition artificielle des bébés reste très ancrée à Saint-Pierre et Miquelon.
Le constat d'Anouk Cador, sage-femme
Les recommandations de l'OMS
L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) conseille fortement ce mode d'alimentation exclusif jusqu'aux 6 mois du bébé.
"Le lait maternel favorise le développement sensoriel et cognitif, et protège le nourrisson contre les maladies infectieuses et chroniques.", indique le site officiel de l'OMS.
Au delà des 6 mois : "les bébés doivent recevoir des aliments complémentaires en sus de l’allaitement maternel qui doit se poursuivre jusqu’à l’âge de 2 ans ou au-delà."
Du côté des mères, l'allaitement réduit le risque de cancer de l’ovaire ou du sein.