Premier constat du cabinet d’étude Mensia, la baisse des voyageurs. Entre 2019 et 2023, la compagnie Air Saint-Pierre enregistre 5 000 passagers de moins tous vols confondus. Une baisse de fréquentation qui s’explique par plusieurs facteurs : la diminution du nombre de vol d’abord, L’augmentation des tarifs aussi, et puis le défaut d’optimisation qui ne permet toujours pas d’atteindre sa destination finale sans passer une nuit ou plus au Canada.
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Les passagers en provenance de Miquelon doivent eux ajouter à cela une nuit à St-Pierre sur leur trajet. Le rapport met aussi en avant la saturation rapide de certains vols à certaines périodes de l’année.
Les souhaits des acteurs locaux entendus
Une fois le constat de l’actuelle desserte effectuée, les rapporteurs ont interrogé un certain nombre d’instances et d’acteurs locaux afin de définir les attentes des uns et des autres pour la future DSP. Tous, réclament a minima plus de vols directs, certains aimeraient voir ce vol tout au long de l’année, autre besoin le retour du vol du vendredi en direction de Saint John’s permettant notamment les séjours d’un week-end à Terre-Neuve et Labrador ou encore une optimisation des vols sur Halifax permettant d’atteindre sa destination finale sans nuitée au Canada.
Les pistes pour la prochaine délégation
Pour améliorer cette desserte et coller au mieux aux attentes de chacun, plusieurs scénarios sont évoqués, tous passent par l'augmentation de l'enveloppe allouée à la compagnie Air Saint-Pierre. Le premier scénario nécessiterait d’ajouter 134 400€ à l’enveloppe annuelle et permettrait d’ajouter 2 vols directs avec Paris, 24 vols sur Montréal et 56 vols sur St John’s de plus par an.
Deuxième scénario, l’ajout de 4 vols directs avec Paris, 24 vols sur Montréal et 56 vols sur St John’s par an, entraînerait une dépense supplémentaire de 238 400 €.
Enfin, le troisième scénario, le plus onéreux des trois, engendrerait une enveloppe supplémentaire de 343 400 €, si l’on ajoute six vols directs par an avec Paris et les 24 vols de plus avec Montréal, et 56 vols de plus avec St-John’s.
Pour mémoire, l’enveloppe actuelle de l'État pour combler le déficit structurel de la compagnie locale est aujourd’hui de 4 millions 350 euros par an.
Qui pour financer cette enveloppe supplémentaire ?
Pour financer ses liaisons supplémentaires, le cabinet d’étude propose le concours des collectivités, comme cela se fait dans d’autres territoires ultramarins. Pour le moment, la collectivité territoriale de Saint-Pierre et Miquelon refuse de financer une partie de cette enveloppe.
La mairie de Saint-Pierre, elle, s’est dite favorable à une participation financière sans communiquer, pour le moment, le montant potentiel de cette participation.
Décryptage Flavie Bry Jérome Anger.