Pour le personnel des structures de santé et de secours de Saint-Pierre et Miquelon, une course contre la montre est déjà engagée depuis l'annonce télévisée du président de la République. Ce mardi, les ministres de la Santé et du Travail ont apporté un certain nombre de précisions : à partir du 15 septembre, plusieurs professions seront soumises à l'obligation vaccinale contre la Covid-19 : personnels des établissements de santé, aides à domicile, transporteurs sanitaires, professionnels de santé libéraux, pompiers...
Des contraintes et des contrôles
Le gouvernement confirme que des contrôles seront opérés et des sanctions prises contre les récalcitrants, qui pourront aller jusqu'à la suspension du contrat de travail, et donc du salaire.
«Nous allons prévoir dans la loi [...] une disposition particulière de suspension du contrat de travail, puisque la personne n'est pas en situation d'exercer son métier si elle n'a pas été vaccinée»
Une mesure coercitive mal accueillie, on s'en doute, par les quelques dizaines de soignants de Saint-Pierre et Miquelon ayant choisi, pour l'instant, de ne pas bénéficier du vaccin Moderna disponible sur l'archipel. "Il est trop tôt pour que je m'exprime publiquement" réagit un professionnel de santé de Saint-Pierre qui souhaite garder l’anonymat.
Le prix élevé de la liberté individuelle
Mais la décision du président de la République le met en colère. Pour cet agent hospitalier, pas question d'accepter le vaccin à ARN messager. Il affirme qu’il ne cèdera pas. «Si mon contrat doit être suspendu, et bien il le sera, mais je garderai mes libertés individuelles les plus fondamentales » affirme ce soignant.
« Si le gouvernement devient extrémiste, je deviendrai radical »
[Ajout 15h30]
FO Santé condamne "la culpabilisation des agents hospitaliers"
Dans un communiqué transmis mardi 13 juillet dans l'après-midi, Force Ouvrière Santé - Saint-Pierre et Miquelon condamne la décision du Gouvernement. Le syndicat estime que "la menace de sanction n'est pas acceptable" contre des agents hospitaliers "qui n'ont pas ménagé leur engagement" au cours de la crise sanitaire. Une position que FO dit être "partagée par de nombreux agents vaccinés".
Plus largement, chez les personnels concernés par la prochaine obligation vaccinale, ceux des établissements de santé ou d'accueil des publics fragiles, les responsables ont débuté le recensement des employés qui ne sont pas vaccinés, afin de connaître leurs intentions.
A l'hôpital, miser sur la pédagogie
Au centre hospitalier François Dunan par exemple, avec 84% du personnel qui a déjà achevé son parcours vaccinal, le taux de couverture vaccinale est d'ores et déjà largement supérieur à celui de l'Hexagone… La direction de l'établissement estime à une soixantaine de personnes les agents encore à convaincre. Et affirme vouloir miser sur la pédagogie, et sur des campagnes d’information, avant d'arriver à l'échéance du 15 septembre.
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Pour ce qui concerne les soins de ville au Centre de Santé, la grande majorité du personnel médical et non médical est vaccinée. Seuls quelques rares agents n’ont pas bénéficié des injections anti-Covid. L'organisme de Sécurité Sociale locale, la Caisse de Prévoyance Sociale, précise qu’il attend la promulgation de la loi pour mener une campagne d’information à destination de ses personnels non vaccinés.
Dans certaines structures, déjà 100% de vaccinés
Visées également par l'annonce d'Emmanuel Macron : les professions libérales et les personnes en contact avec des publics fragiles. Au sein de l'association Vivre Ensemble qui prend en charge les personnes en situation de handicap, les responsables du foyer Georges Gaspard de Saint-Pierre confirment que 100% du personnel est déjà vacciné.