Vols directs : pour Air Saint-Pierre, la décision doit être prise très rapidement

Faut-il maintenir les vols directs entre Saint-Pierre et Paris cet été ? Si la question divise sur l’archipel, la réponse du gouvernement est très attendue par la compagnie aérienne locale. En cas d’annulation, elle ne pourrait toutefois pas générer d’économie. 
La compagnie Air Saint-Pierre participait ce mardi 19 mai à une table ronde sur la thématique du transport aérien. Organisée par les sénateurs ultramarins, celle-ci visait à faire remonter les inquiétudes des professionnels du secteur dans leurs territoires respectifs.
 

Une situation “d’urgence absolue” 

Avec des avions cloués au sol et des aéroports déserts, toutes les compagnies aériennes ultramarines évoquent une situation “d’urgence absolue”.

Avec des pertes pouvant se chiffrer jusqu'à 150.000 € par jour, toutes craignent pour la continuité territoriale et pour l’emploi. 

Pour y remédier, Benoît Olano, le PDG d’Air Saint-Pierre, plaide, comme tous ses homologues, pour la création d’un fonds d'indemnisation gouvernemental qui permettrait aux compagnies de survivre après la crise. 
 

Avec ou sans vols directs cet été ?

Interrogé en particulier sur la situation de son entreprise, le PDG d’Air Saint-Pierre a dû expliquer à ses paires qu’il n’existait pas de lien entre les deux délégations de service public qui permettent à son entreprise de fonctionner. 
 

“Le volet Paris-Saint-Pierre fait l’objet d’une DSP complètement séparée de notre DSP internationale” - Benoît Olano, PDG d’Air Saint-Pierre


D’un côté, 440 vols sont programmés chaque année à destination et en direction du Canada, contre 12 chaque été pour rallier la métropole et Paris. 

Une économie pour l’État, pas pour Air Saint-Pierre

L’annulation éventuelle des liaisons directes cet été ne permettrait pas à la compagnie de générer des économies pour gérer la crise actuelle.
 

“L’économie reviendrait dans les poches de l’État” - Benoît Olano, PDG d’Air Saint-Pierre


“C'est de l'argent qui est deja budgetisé”, a expliqué le chef d’entreprise tout en regrettant une situation “paradoxale”.  Sans vols directs cet été, l’État pourrait économiser de 400 à 500 000 € sans avoir la possibilité de reverser le moindre centime à la branche internationale de la compagnie qui se trouve en grande difficulté.
 

La décision revient clairement au gouvernement

Alors que cette question divise sur l’archipel où certains, à l’image du sénateur Stéphane Artano, souhaitent clairement l’annulation des liaisons directes afin de préserver le territoire, Benoît Olano plaide lui pour une réponse rapide de la part du gouvernement.
 

"Au gouvernement de prendre la décision de faire les vols ou de ne pas les faire"- Benoît Olano, PDG d’Air Saint-Pierre


Pour le PDG d'Air Saint-Pierre, c'est à l'État, "qui impose aujourd'hui une période de quatorzaine", de trancher.

En cas de suspension de celle-ci, il serait "en charge de trouver des mesures sanitaires alternatives", a-t-il déclaré avant d'insister sur l'urgence de la situation pour ses passagers.

À tout juste un mois du premier vol, programmé le 23 juin, il faut, selon lui, permettre aux voyageurs "de s'organiser dans les deux sens".

Retrouvez ci-dessous les interventions de Benoît Olano face aux sénateurs dans le cadre de la table ronde organisée ce mardi 19 mai :
(Source : senateurartano.net)
 

Les conséquences financières pour la compagnie

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Au gouvernement de décider

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