Le Réunionnais chercheur émérite au CNRS, et plus précisément au Centre de Recherche sur l’Inflammation (CRI) de l’INSERM à la Faculté Xavier Bichat à Paris, a mis au point une méthode permettant de soigner des malades atteints de cirrhose, faisant des infections à répétition.
Un travail de longue haleine
L'homme de 66 ans originaire de Sainte-Suzanne travaille sur les neutrophiles depuis son doctorat pour comprendre comment ces phagocytes détruisent les bactéries et nous protègent ainsi contre les infections.
Depuis une dizaine d’années, en collaboration avec des hépatologues, il a mené une étude approfondie des neutrophiles provenant de patients " immuno-déprimés " atteints de cirrhose et qui font des infections à répétition pouvant entraîner la mort, malgré un traitement par les antibiotiques.
Avec son équipe composée de chercheurs, cliniciens et doctorants, il a réussi son pari. Il a identifié des anomalies moléculaires majeures. Il a pu les corriger à l’aide d’une molécule (Résiquimod) qui fonctionne dans le sang des patients et permet aux neutrophiles de détruire efficacement les bactéries.
Méthode au point
Sa méthode a été éprouvée chez des rats qui développent une cirrhose et les résultats positifs encourageants ont permis l’obtention d’un brevet aux USA, en Europe et au Japon.
Des Industries pharmaceutiques ont été contactées par l’INSERM pour envisager la mise au point d’un médicament. Il devrait lutter contre cette déficience des malades immuno-déprimés, mais aussi contre les bactéries résistantes aux antibiotiques.
Le Parcours du Réunionnais
Il quitte son île à l'âge de 24 ans, poursuit ses études à l'Université Paris 7 (Jussieu). Il soutient sa thèse d'Etat en 1985 sur " les fonctions des neutrophiles et modifications par les médicaments anti-inflammatoires et la pathologie " puis se spécialise aux États-Unis pendant deux ans à San Francisco (1987-1989) au laboratoire Genentech avant de revenir en France. Il commence ensuite ses recherches. Âgé de 66 ans il est à la retraite, mais une disposition du CNRS lui permet de poursuivre ses recherches 5 ans après son départ de la vie active.
Axel Périanin est le père de deux enfants. Il est issu d'une fratrie de 10 frères et soeurs. Son père vit toujours au Village Desprez à Sainte-Suzanne. Il revient assez régulièrement voir sa famille.
Un grand bravo à Axel Périanin et son équipe du CRI pour cette réussite !