Subventions mises en cause, les associations en colère

Subventions mises en cause, les associations en colère
Vendredi 3 mai, la Fédération d’Organisations socio-éducatives organisait une conférence de presse pour dire sa colère suite au retard de versement des subventions publiques, mais surtout les accusations à peine voilée de la ministre des solidarités de flirter avec "la légalité". Explications

Pourquoi un retard de versement des subventions aux associations ? La question relayée par la représentante Nicole Sanquer a obtenu une réponse écrite. La formulation n’a pas du tout plu à certaines associations.

Des associations qui rappellent qu’elles ne réalisent pas de bénéfices. Elles fonctionnent grâce aux subventions et à des dons. Et surtout, elles ne comprennent pas pourquoi leur gestion est remise en cause. "Il y a des gens qui se posent la question : "Mais alors ça veut dire que vous ne faites pas les choses comme il faut ?", y compris certains de nos salariés, qui remettent en cause notre honnêteté", s'inquiète Manutea Gay, président de « Emauta pour redonner espoir » . 

La ministre des Solidarités demande pardon et s’explique. "À aucun moment, je n'ai dénigré le travail des associations", assure Chantal Galenon, ministre des solidarités, qui rappelle que c'est le CA de la CPS qui a demandé l'audit "pour comprendre pourquoi est-ce qu'il y avait cette différence entre 4 milliards 600 millions de demandes des associations alors qu'habituellement on leur accordait 2 milliards 900 millions. C'est ce qu'ils ont eu en 2023". 

Grands projets

L’audit a révélé que certaines associations rencontraient des difficultés dans leur gestion. Mais cet écart de plus d’un milliard et demi de Fcfp s’explique également par la proposition de très grands projets. La FOSE, Fédération d’Organisations socio-éducatives, qui regroupe huit associations gérant 14 établissements dans le milieu socio-éducatif, souhaite voir augmenter sa subvention de plus de 200 millions de Fcfp.

Des projets multiples en sont la raison dont plus de frais de psychologues. "Il faudrait multiplier ces interventions. Nous sommes au mois de mai, pour l'instant, on ne les multiplie pas", estime Véronique Mercadal, directrice générale de « Emauta pour redonner espoir » . 

"Là, on est déjà au mois de mai, presque la moitié de l'année. Ce n’est pas satisfaisant du tout. Il faudrait que les conventions soient signées en décembre pour être effectives en janvier 2024"

Eddy Cowan - président de la Fédération d'Organisations socio-éducatives

Les associations expliquent également que le versement tardif des fonds les empêche d’avoir de la visibilité sur ce qu’elles toucheront réellement. Elles sont donc contraintes de mettre leurs projets en veille, en attendant la signature des conventions annuelles. "Là, on est déjà au mois de mai, presque la moitié de l'année. Ce n’est pas satisfaisant du tout. Il faudrait que les conventions soient signées en décembre pour être effectives en janvier 2024", argument Eddy Cowan, président de la Fédération d’Organisations socio-éducatives. 

À partir de lundi 6 mai, chaque association sera reçue par un comité et devra présenter son projet. Une commission tranchera. À partir de 2025, les associations pourraient toucher 3/12e de leur subvention dès le mois de janvier pour une meilleure gestion, au lieu d’attendre le mois d’avril.