Témoignage de Nasrine Maoulida, qui vient de valider son doctorat de médecine

Nasrine Maoulida
C'est une consécration pour Nasrine Maoulida, 30 ans, mariée et maman d'un petit garçon. Elle vient d'obtenir son doctorat de médecine après 12 ans d’études, entre la Métropole, la Réunion et Mayotte pour ses stages.

Un parcours enrichissant malgré les difficultés

C'est en 2010, que Nasrine Maoulida décroche son bac scientifique. Elle décide de suivre les traces de son père médecin généraliste. Elle fait sa prépa à Paris avant de partir à Angers poursuivre ses études de médecine jusqu'en 6ème année. Elle effectue ensuite son internat entre Mayotte et La Réunion. Un parcours enrichissant malgré les difficultés.

On apprend pas mal de choses, surtout on se sent très utile, vraiment j'encourage malgré les difficultés qu'il y a dans ce parcours, à le faire. 

Les contraceptions naturelles à Mayotte

Après avoir validé ses stages en médecine générale, elle se lance dans la préparation de sa thèse sur les femmes et les contraceptions naturelles à Mayotte, un sujet qui l'intrigue surtout un contexte où les femmes hésitent à utiliser les contraceptions conseillées par les médecins.

"J’ai voulu explorer l’état des connaissances des contraceptions naturelles à Mayotte pour pouvoir par la suite les conseiller au mieux. Maintenant, le choix d'une contraception naturelle ou médicale reste le choix de la femme, ça reste le choix de l'homme, ça reste le choix du couple".

Mention très honorable

Le 22 octobre dernier, elle présente son travail devant un jury qui le valide avec mention très honorable. À présent, la jeune docteure, peut penser tranquillement à son avenir, à Mayotte, car son île a grandement besoin de médecins.

"Ce qui est sûr pour le moment, c'est que je souhaiterais m'installer à Mayotte. Maintenant libéral ou CHM, ça reste à voir, en tout cas j'encourage tous les médecins mahorais à revenir sur Mayotte pour qu'on puisse améliorer les choses. "

Fière de ce parcours, Nasrine Maoulida invite les jeunes mahorais à ne pas bloquer sur le nombre d'années d'études.

"À partir de la 7ème année, on est payé pas autant qu'un médecin, mais on est payé assez convenablement pour vivre pleinement.  Donc il ne faut pas se dire que les années de médecines sont très longues, pas du tout à partir de la septième année, ce sont surtout des stages, il y a très peu de cours, il n’y a même pas du tout pour certains. "

Voilà de quoi lever les appréhensions de ceux qui souhaitent lui emboîter le pas, en leur souhaitant autant de succès.

Nasrine Maoulida : du renfort mahorais dans notre désert médical