Une plaque commémorative inaugurée en Guyane pour honorer les réfugiés hongrois de l’après-guerre

Levée de voile de la plaque commémorative par la Sous-préfète de Saint-Laurent-du-Maroni, Véronique Beuve et les membres de la délégation hongroise, marquant la reconnaissance officielle de cette histoire partagée.
Une cérémonie en présence de l’ambassade de Hongrie et des autorités locales s’est tenue au cimetière de Saint-Jean-du-Maroni pour inaugurer des plaques en hommage aux Hongrois venus en Guyane après la Seconde Guerre mondiale, symbolisant leur espoir d’un nouveau départ sur les rives du Maroni.
La plaque commémorative recouverte du drapeau français, avant l'inauguration officielle au cimetière de Saint-Jean du Maroni.

Trois plaques commémoratives en bronze, symbolisant l’espoir et la détermination, viennent d’être inaugurées au cimetière de Saint-Jean-du-Maroni en hommage aux Hongrois qui, après la Seconde Guerre mondiale, se sont installés en Guyane. Ce geste, salué par l’ambassade de Hongrie et les autorités locales, vise à rappeler le parcours de ces hommes et femmes venus pour contribuer au développement local malgré des conditions de vie difficiles.

"L'espoir d'un nouveau départ" : des plaques pour rappeler l’histoire des migrants hongrois qui ont choisi la Guyane comme terre d’accueil après la Seconde Guerre mondiale.

Cette plaque a été inaugurée dans ce cimetière, au camp du RSMA de Saint-Jean, car ce lieu représente une étape marquante pour les réfugiés hongrois et d’Europe de l’Est venus s’installer en Guyane dans les années 1960, après la fermeture du bagne. Ils avaient quitté l’Europe en quête d’un avenir plus serein et espéraient participer à l’essor de la région guyanaise. Cependant, les conditions de vie difficiles ont poussé beaucoup d’entre eux à quitter la Guyane après une dizaine d’années. Une tragédie a également marqué cette communauté : un accident dramatique, survenu après un match de football, a coûté la vie à une dizaine d’enfants hongrois et d’Europe de l’Est, un événement qui résonne encore dans les mémoires.

Judit József, représentante de l’ambassade de Hongrie, venue honorer la mémoire de ses compatriotes et renforcer les liens culturels entre la Hongrie et la Guyane.

Cette histoire oubliée mérite d’être partagée, non seulement pour honorer nos compatriotes, mais aussi pour enrichir la mémoire collective guyanaise et hongroise

a déclaré Judit József, cheffe de mission adjointe de l’ambassade de Hongrie, soulignant l’importance de transmettre ce récit aux générations futures.

En signe de respect, le premier adjoint de Saint-Laurent-du-Maroni et Norbert Somogyi honorent la mémoire des migrants hongrois en déposant une gerbe sur leur lieu de repos.

La cérémonie s’est déroulée en présence de Véronique Beuve, sous-préfète de Saint-Laurent-du-Maroni, de Jocelyn Thérèse représentant de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) et de Mickle Papayo, premier adjoint au maire de Saint-Laurent-du-Maroni, ainsi que d’une délégation hongroise. Ces plaques, rédigées en français et en hongrois, illustrent leur courage et le voyage effectué vers les rives du Maroni, avec l’espoir d’un nouveau départ.

Norbert Somogyi, conseiller scientifique à l’ambassade et chercheur, a évoqué le lien entre les deux pays : 

Norbert Somogyi, conseiller scientifique à l'ambassade de Hongrie, retrace l'histoire des Hongrois venus en Guyane après la Seconde Guerre mondiale lors de la cérémonie commémorative.

Cette commémoration immortalise un lien unique entre la Guyane et la Hongrie, nous rappelant combien l’histoire de nos peuples est souvent plus connectée qu’on ne l’imagine.

À travers cette commémoration, la Guyane et la Hongrie se réunissent autour de ce lien historique, rendant hommage à ces pionniers d’une époque lointaine mais riche en significations pour les deux nations.

Le moment solennel de la cérémonie, réunissant les personnalités locales et les membres de la délégation hongroise, au cimetière militaire de Saint-Jean du Maroni.