Vous avez peut-être vu cette image : le ministre de la Santé, Olivier Véran, injectant lui-même une seconde dose à sa collègue Olivia Grégoire, la secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire, et, surtout, enceinte de cinq mois. Une vaccination sous les projecteurs, très incitative pour commencer à marteler le message : désormais il y a indication à vacciner, quel que soit le stade de la grossesse.
Eviter la mauvaise presse
Contrairement à ses voisins, la France a attendu avant de se prononcer. Par précaution, les autorités sanitaires ne recommandaient pas le vaccin, surtout durant les trois premiers mois de grossesse. Il s’agissait d’une précaution non pas pour préserver la santé de la maman ou de son futur enfant mais plutôt pour éviter la mauvaise presse. Ce premier trimestre de grossesse est en effet celui de tous les dangers. C’est la période où il y a un vrai risque de fausse couche, de l’ordre de 10% de ces grossesses. Les autorités ont craint qu’un lien soit fait, et sans fondement, entre des fausses-couches et la vaccination.
Mais deux critères ont permis à la France de prendre position : les résultats obtenus dans les autres pays, pas plus de fausses couches, de malformations ou d’accouchement prématuré… et le fait que des formes graves du coronavirus peuvent être développés pour une femme enceinte, favorisées par l’anatomie et la physiologie de celle-ci.
Les femmes enceintes entrent-elles dans le schéma du passe sanitaire ?
Pour l’accouchement, clairement, non ! Il s’agit d’une urgence, les portes de la maternité seront ouvertes, mais rien n’est sûr encore pour le cycle de consultations liées à la grossesse. Enfin, il y a aussi les femmes enceintes qui exercent une profession concernée par l’obligation vaccinale. Il n’y a pas le choix. Elles devront être vaccinées au 15 octobre, sous peine de suspension de salaire.
La situation sanitaire poursuit sa dégradation en Guyane
Sur le plan sanitaire, la situation en Guyane poursuit sa dégradation avec cinq décès en 24 heures, annoncés mercredi. La baisse du taux d’incidence entamée fin juin n’est plus d’actualité et le nombre de cas flambe dans l’Île de Cayenne.
La tension dans les hôpitaux n’a pas eu le temps de tomber entre les deux vagues. Les personnels témoignent de leur état d'épuisement avancé. Les renforts sanitaires envoyés en Guyane ne suffisent plus et sur le plan national, ils sont de moins en moins disponibles car la demande est en augmentation dans de nombreuses régions.