L'odeur est pestilentielle à cause des restes d'aliments périssables. Les pilleurs reviennent régulièrement dans ce magasin d'alimentation de Païta. "Ils continuent de se servir, le préjudice a commencé le 14 mai et ça ne s'arrête pas", atteste Christophe Vincent-Shoo, l'un des gérants. Avec sa famille, il gère sept sociétés, six d'entre elles ont été pillés ou brûlées à plusieurs reprises, depuis le début des émeutes.
Les aides ne sont pas à la hauteur de l'espérance de l'entrepreneur : " On a fait toutes les démarches qu'on pouvait faire, on nous a répondu que c'était comme ça et, si c'était autrement, ça serait au cas par cas. Le cas par cas, je ne sais pas... ", lance Christophe Vincent-Shoo.
"On n'a aucune visibilité"
Quant aux assurances, difficile d'avoir une projection pour cet entrepreneur. "On découvre au fur et à mesure ... Les assurances devraient nous rembourser du stock, on a aucune visibilité, ce ne sont que des mots", continue l'entrepreneur.
Près de 70 employés n'ont pas eu de salaires depuis deux mois, tout comme les six gérants. "En tout, sur l'ensemble des entreprises, on a 1,3 milliard d'encours", atteste Christophe Vincent-Shoo. "Et aujourd’hui, une de nos banques joue le jeu et a repoussé les échéances, tandis que l'autre ne répond pas aux mails."
Cet ancien pêcheur professionnel n'a désormais qu'un objectif : reconstruire. Pour lui, c'est "une nécessité absolue."