Vote UMP : à La Réunion, on ne sait rien et on attend

Alors que l'incertitude règne en métropole sur l'issue du vote des militants UMP, à La Réunion, on suit ça de loin. Younous Omarjee, le trésorier de l'UMP sur place, a voté et attend les résultats, comme René-Paul Victoria.
Copé ou Fillon? Après la clôture des votes pour la présidence du parti ce dimanche, les militants UMP attendent encore le nom du gagnant. Jean-François Copé, député-maire de Meaux en Seine-et-Marne, a été le premier dimanche soir a annoncé sa victoire. "Les militants et les militants de l'UMP viennent aujourd'hui de m'accorder la majorité de leurs suffrages et ainsi de m'élire comme président de l'UMP", a-t-il déclaré devant ses sympathisants avant que son adversaire, François Fillon, ne lui emboîte le pas, dix minutes plus tard. "Nous avons remonté tous les résultats (...). Ces résultats me donnent une courte victoire", a assuré l'ancien Premier ministre qui a insisté en disant qu'il ne "laissera pas voler la victoire aux militants". Au final, un millier de voix séparerait les deux hommes, c'est en tout cas l'écart qu'annonçait en sa faveur le premier secrétaire de l'UMP.
A La Réunion, on suit cela de loin. Younous Omarjee, le trésorier du parti sur l'île est au même point que tout le monde. "On ne sait rien, jai voté par correspondance et je n'ai pas pris parti à l'organisation de ce vote". Décidé à ne pas faire de déclarations, "parce que cela compliquerait encore plus les choses", ils regardent les deux candidats revendiquer la victoire, sans donner d'indice sur l'identité de celui vers lequel est allé son suffrage. "Les deux disent qu'ils ont gagné, donc c'est 50-50", lance-t-il. Quand on l'interroge sur les possibles répercussions de ce vote très indécis sur la futur gouvernance d'un parti coupé en deux, Omarjee botte en touche en avançant que "les choses vont rentrer dans l'ordre".

"Une invitation à nous rassembler"
Invités à choisir leur président, les Réunionnais sympathisants UMP comme les autres Ultramarins l'ont donc fait par correspondance. Les premiers bulletins ont été envoyés le 7 novembre, les derniers le 17 avant le début du dépouillement. Une procédure dictée par "l'éloignement et le décalage horaire", selon René-Paul Victoria. "Ca aurait été peut-être plus facile de départager les candidats si tout le monde avait voté de cette façon", a témoigné l'ancien maire de Saint-Denis. "L'UMP est face à une situation inédite. C'est la première fois que notre famille organise une élection démocratique interne. La participation a été importante, de l'ordre de 55-60%, ça prouve que les militants sont toujours présents. Enfin, cette situation des deux candidats à égalité se déclarant vainqueurs est également inédite", a-t-il déclaré.
Selon lui, cette incertitude n'est pas un mauvais signe pour l'UMP. "C'est une invitaion à nous rassembler, cela aurait été plus grave si une frange avait écrasé l'autre", a expliqué l'ancien député. "Les deux candidats ont des points communs et aucun n'a une plus grande légitimité que l'autre. Notre mouvement s'est exprimé et si des choses ne sont pas claires, c'est la commission électorale de l'UMP qui décidera". S'il a parrainé et voté pour François Fillon, il assure qu'en cas de défaite, il serait "un fidèle serviteur de Jean-François Copé pour qu'il nous mène vers les futurs combats". Il espère l'annonce du résultat officiel d'ici ce soir. Il ne doit pas être le seul.René-Paul Victoria sera l'invité de la matinale radio de Réunion 1ere à 7h45 mardi et il répondra après le journal de 8h aux questions des auditeurs.