Le député de Wallis et Futuna, Napole Polutele, est à Futuna dans un contexte tendu. Le parlementaire a eu une explication "extrêmement franche" dit-il avec les coutumiers, après la récente lettre au préfet de la chefferie menaçant de réclamer l'indépendance.
Napole Polutélé, le député de Wallis et Futuna, a rendu visite aux coutumiers de Futuna après leur lettre au vitriol adressée récemment au préfet. La rencontre a été "extrêmement franche" selon le parlementaire.
Dans ce courrier daté du 18 septembre, la chefferie du royaume de Sigave menaçait de réclamer l'indépendance si leurs revendications n'étaient pas satisfaites. La missive, signée par des ministres coutumiers comme le Saatula Soane Kaikilekofe ou le Kaifakaulu Ateliano Keletaona, demandait "l'autonomie financière pour que Futuna ait des pouvoirs de décision indépendants de Wallis..(en vue) d'un équilibrage des deux îles".
Pour le député, l'autonomie financière n'est pas à l'ordre du jour, "on ne peut rentrer dans cette logique que si l'on modifie la loi statutaire, on n'est pas dans ce registre là" affirme-t-il. En revanche, Napole Polutele admet qu'il faut accorder à Futuna "des priorités sur des crédits du territoire et du gouvernement".
Il regrette également le manque de concertation, "la chefferie s'est offusquée que des décisions soient prises sans qu'elle soit consultée".
Au sortir de sa rencontre avec les coutumiers, le parlementaire veut se réjouir: "nous sommes tombés d'accord" dit-il et d'annoncer un "effort significatif" en faveur de Futuna.
Dans les prochaines années, la priorité budgétaire sera d'apporter d'abord l'eau courante à l'ensemble des foyers de Futuna (les travaux sont en cours et s'étaleront jusqu'en 2017) puis ensuite une fois le réseau totalement installé, de rendre cette eau potable pour tous.
Sur ce sujet, les coutumiers ont rendu publique une évolution importante de leur position à l'occasion de cette visite du député. Ils acceptent désormais que l'eau potable soit payante pour les usagers.
Le ministre Manafa Maleko Lauouvea a ainsi déclaré: "les coutumiers de Sigave sont pour avoir une eau potable. Nous savons tous que pour que l'eau soit traitée, il faudra bien sûr la payer. Mais il y aura des négociations entre l'Etat et les deux chefferies" des royaumes de Futuna.
Le premier site à se voir raccordé au réseau d'eau potable devrait être l'hôpital de Kaleveleve.
La priorité allant à l'eau potable, la question est de savoir quels crédits seront disponibles pour traiter les autres handicaps de Futuna: la réfection de son réseau routier délabré, la rénovation de l'hôpital vétuste ou encore la mise aux normes de l'aéroport de Vele inadapté aux évacuations sanitaires de nuit.
Napole Polutele a en revanche confirmé que serait tenue la promesse de la ministre des Outre-mers, George Pau-Langevin lors de son passage à Futuna: le déficit de la circonscription d'Alo de 20 millions de Francs Pacifique devrait être effacé par les pouvoirs publics.
Enfin sur l'extension du code minier français à Wallis et Futuna, voulue par le gouvernement, les coutumiers ont réitérés leur opposition à ce projet qui vise à permettre l'exploration des fonds marins des deux îles.
C'est la perspective de l'exploitation des minerais sous-marins au large de Futuna qui est en majeure partie à l'origine du courrier envoyé au préfet par la chefferie du royaume de Sigave.
Dans ce courrier daté du 18 septembre, la chefferie du royaume de Sigave menaçait de réclamer l'indépendance si leurs revendications n'étaient pas satisfaites. La missive, signée par des ministres coutumiers comme le Saatula Soane Kaikilekofe ou le Kaifakaulu Ateliano Keletaona, demandait "l'autonomie financière pour que Futuna ait des pouvoirs de décision indépendants de Wallis..(en vue) d'un équilibrage des deux îles".
Pour le député, l'autonomie financière n'est pas à l'ordre du jour, "on ne peut rentrer dans cette logique que si l'on modifie la loi statutaire, on n'est pas dans ce registre là" affirme-t-il. En revanche, Napole Polutele admet qu'il faut accorder à Futuna "des priorités sur des crédits du territoire et du gouvernement".
Il regrette également le manque de concertation, "la chefferie s'est offusquée que des décisions soient prises sans qu'elle soit consultée".
Au sortir de sa rencontre avec les coutumiers, le parlementaire veut se réjouir: "nous sommes tombés d'accord" dit-il et d'annoncer un "effort significatif" en faveur de Futuna.
Les coutumiers d'accord pour payer l'eau potable
Dans les prochaines années, la priorité budgétaire sera d'apporter d'abord l'eau courante à l'ensemble des foyers de Futuna (les travaux sont en cours et s'étaleront jusqu'en 2017) puis ensuite une fois le réseau totalement installé, de rendre cette eau potable pour tous.
Sur ce sujet, les coutumiers ont rendu publique une évolution importante de leur position à l'occasion de cette visite du député. Ils acceptent désormais que l'eau potable soit payante pour les usagers.
Le ministre Manafa Maleko Lauouvea a ainsi déclaré: "les coutumiers de Sigave sont pour avoir une eau potable. Nous savons tous que pour que l'eau soit traitée, il faudra bien sûr la payer. Mais il y aura des négociations entre l'Etat et les deux chefferies" des royaumes de Futuna.
Le premier site à se voir raccordé au réseau d'eau potable devrait être l'hôpital de Kaleveleve.
La priorité allant à l'eau potable, la question est de savoir quels crédits seront disponibles pour traiter les autres handicaps de Futuna: la réfection de son réseau routier délabré, la rénovation de l'hôpital vétuste ou encore la mise aux normes de l'aéroport de Vele inadapté aux évacuations sanitaires de nuit.
Napole Polutele a en revanche confirmé que serait tenue la promesse de la ministre des Outre-mers, George Pau-Langevin lors de son passage à Futuna: le déficit de la circonscription d'Alo de 20 millions de Francs Pacifique devrait être effacé par les pouvoirs publics.
Enfin sur l'extension du code minier français à Wallis et Futuna, voulue par le gouvernement, les coutumiers ont réitérés leur opposition à ce projet qui vise à permettre l'exploration des fonds marins des deux îles.
C'est la perspective de l'exploitation des minerais sous-marins au large de Futuna qui est en majeure partie à l'origine du courrier envoyé au préfet par la chefferie du royaume de Sigave.