C'est en fin de journée ce lundi 11 décembre que les partis autour de la table des négociations à l'administration supérieure ont signé un protocole d'accord. Parmi eux, la Fédération du BTP, le préfet, le président de l'Assemblée territoriale et bien sûr, le directeur général de la Banque de Wallis-et-Futuna. Un accord qui reprend les principales revendications du mouvement de blocage, notamment un processus de réouverture des comptes clôturés depuis 2018 pour des motifs de conformité.
"La BWF confirme dès lors son accord à ce que ces comptes puissent faire l'objet de réouverture, sur base individuelle, client par client."
Protocole d'accord
Des demandes de réouverture qui seront instruites dès la réception par la banque de la totalité des pièces demandées. Des demandes qui pourront être faites directement par les particuliers mais la banque s'est engagée à contacter toutes les personnes concernées, sous réserve d'avoir leurs coordonnées. Néanmoins, ces opérations prendront du temps, comme cela est précisé dans le protocole d'accord : "La prise en charge des demandes de réouverture ne pourra intervenir immédiatement à la fin du blocage. La priorité de réouverture sera donnée aux activités laissées en suspens à la suite du blocage soudain et intempestif".
Enfin, une autre victoire pour le mouvement de blocage, des discussions avec les autorités vont être menées pour établir les bases d'un échange sur la sortie de l'actionnariat de la BWF par la BNP Paribas Nouvelle-Calédonie.
12 jours de blocage
Le blocage de la banque de Wallis-et-Futuna s’est terminé après 12 jours. Douze jours de blocage et de négociations. Tout a commencé le mercredi 29 novembre. Au fenuarama se déroule une scène inhabituelle, des dizaines de personnes bloquent la Banque de Wallis-et-Futuna. Les raisons de ce blocage ? La fermeture de compte d’un entrepreneur et de futures fermetures de comptes que les manifestants estiment abusives, s'ajoutant à une liste de griefs, déjà traduite par une manifestation en 2022.
Un blocage qui s'amplifie dès le lendemain avec un autre blocage, celui de l'Assemblée territoriale. Les manifestants construisent un fale devant, ils savent que la bataille avec la BWF va être longue. Une bataille menée par la Fédération du BTP, suivie à Futuna et soutenu par la Fédération du patronat de Wallis-et-Futuna, ainsi que par la CCIMA et de nombreuses personnes sur le territoire.
Un soutien qui s’est traduit le jeudi 7 décembre, plus d'une semaine après le début du mouvement par une marche et une opération île morte. Une opération très suivie avec la fermeture de la majorité des magasins et des entreprises de Wallis. À cette occasion, plusieurs centaines de personnes ont rejoint le blocage de l’Assemblée territoriale en partant depuis le fale de la République.
12 jours de blocage qui ont eu un impact sur la vie quotidienne du fenua, avec un manque de liquidité qui est vite apparu. Ce manque de liquidité a notamment impacté la foire agricole de Noël mais aussi les commerces et les artisans qui ne possèdent pas de terminale de payement pour les cartes bleues. Mais un mouvement de blocage qui n’a pas été vain. Avec la fin de ce dernier, les distributeurs vont être réapprovisionnés, et les chèques vont pouvoir être encaissés de nouveau, bien qu'il faille quelques jours pour retrouver une situation normale.