Ce qu'il faut retenir de la réunion des élus de l'assemblée territoriale au ministère des Outre-mer

La délégation de l’assemblée territoriale menée par le président David Vergé a été reçue ce 17mai au ministère des Outre-mers. Des dossiers importants ont été abordés avec la ministre Annick Girardin comme la situation de l’agence de santé, le pacte social, ou encore la desserte aérienne. 
LA DESSERTE INTER-ÎLES

La desserte inter-île figure parmi les dossiers évoqués avec la ministre des outremers. En effet la nouvelle convention qui a débuté en mars dernier, inquiète les élus. Elle prévoit une augmentation de la subvention annuelle versée à la compagnie de 300 à 400 millions de francs. Une somme que le budget du territoire ne pourra pas le supporter, puisqu’il y a d’autres dossiers en cours.

David Vergé, président de l’assemblée territoriale :«  Un marché avait été conclu avec AirCalin. Aujourd’hui nous avons besoin aussi d’avoir une plus grande visibilité compte tenu du montant assez important . Un montant qui maintenant doit être partagé entre l’effort financier du territoire et l’Etat.



LE PACTE SOCIAL :

Le territoire et l’Etat signent un pacte pour 3 ans. le nouveau démarre cette année jusqu’en 2020. La dotation annuelle représente à peu près 200 millions de francs CFP versée par le ministère des outre-mer. Sur ce dossier la réflexion était surtout axée sur la mise en place d’un autre système pour mieux venir en aide à la population su territoire. Il en va de l’avenir selon le président Vergé :

« Nous avons souhaité avec la Ministre, réfléchir véritablement sur un vrai dispositif social et de solidarité qui devrait être mis en place à Wallis et Futuna, pas qu'une allocation vieillesse, au-delà d’un certain âge ou pour les handicapés....mais aussi une aide entre 18 ans et l’âge de la retraite. Aujourd’hui beaucoup de gens sont désœuvrés. On doit voir avec la venue d’une prochaine mission. Elle va nous permettre de regarder, comment est ce qu’on peut donner un soutien financier à l’ensemble de la population, pour essayer de la mettre dans une phase dynamique en terme de retraite, de travail et d’avoir simplement une certaine solidarité avec la nation. »


LA SANTÉ :

En octobre 2017, l’agence de santé alerte le conseil d’administration sur la situation financière de l’établissement. Avec un déficit antérieur de 3 millions d’euros en 2016 et une prévision de 2,7 millions pour les débuts de 2018. Des dépenses dûes à l’accroissement du nombre d’evasans vers l’extérieure. Pour couvrir ses dépenses, le ministère de la santé a annoncé l’an dernier une dotation de 33 millions d’euros pour 2018 soit une hausse de 10% dans le budget de l’agence de santé. Le président de l’assemblée souhaite une grande autonomie de l’établissement. Deux solutions se présentent :

« Soit par un changement de statut soit par un déblocage d’une autorisation des ministères pour pouvoir accéder au crédit. On a des grands programmes nationaux sur la réforme du système de santé français avec le grand plan Macron qui est proposé aujourd’hui à 4,9 milliards d’euros. Wallis et Futuna ne peut pas y accéder. Notre souhait c’est qu’on puisse vraiment aller vers un vrai levier avec l’agence de santé. On ne peut pas aujourd’hui ne pas lui permettre de pouvoir avoir une certaine marge de manœuvre pour améliorer Wallis, mais surtout faire un effort particulier sur Futuna. Même si aujourd’hui quelques dossiers sont en cours pour Futuna, mais on doit mettre l’agence de santé à un certain niveau de qualité de service pour essayer de faire aussi des économies en terme de budget de fonctionnement. Des services devraient naître en termes de ce grand plan. »


Le déploiement terrestre du haut débit :

C’est aussi le gros dossier qui est important en ce moment, c’est le déploiement du haut débit sur Wallis et Futuna. Nous sommes venus quémander et voir quels sont les outils financiers qu’ils vont mettre en place. Là-dessus on a eu quelques assurances. »


PLACE DE L’EUROPE

Il n’a pas été question en revanche de la circonscription unique aux Européennes. En lieu et place des 3 circonscriptions outre-mer jusqu’ici, ce qui permettait au Pacifique d’avoir un Euro député. Avec le nouveau découpage, cela s’avère plus compliqué pour être en position éligible sur les listes nationales. Les ultra-marins devront convaincre les « grands partis » d’où l’inquiétude de ne plus être représenté à Bruxelles. Une inquiétude que ne partage pas vraiment David Vergé :

« Wallis e Futuna n’est que peu participatif, malheureusement dans le choix des élus européens. La Calédonie porte un élu auprès de l’Europe. Aujourd’hui il n’y a jamais eu de candidat de Wallis et Futuna, même si on a un beau taux de participation. Nous avons grâce à l’Europe le fond européen de développement. Les wallisiens et futuniens savent quelle est l’importance de ce fond. C’est vrai qu’aujourd’hui en dehors de cet outil, et puis du passeport, le wallisien et le futunien est assez loin de l’Europe. D’ailleurs ce serait bien d’avoir une réflexion de fond, de se dire, quelle Europe dans le pacifique et pour la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie-française, Wallis et Futuna. Effectivement on a quand même des distances très importantes. »


La délégation avait quitté le territoire le 11 mai dernier pour un séjour de 3 semaines à Paris. Le retour de cette mission est prévu pour début juin prochain.