3 questions autour de GAYAR, le nouveau salon de la Culture et de l'Identité Réunionnaise

Le salon de la Culture et de l'Identité Réunionnaise commence ce vendredi 29 septembre au Parc du Colosse à Saint-André. Trois axes importants seront mis en avant ce week-end: · la musique à travers le séga et le maloya, l’histoire du peuplement et du marronnage et le cheminement des terres agricoles et la richesse des produits du terroir. 

Poukwé GAYAR?

GAYAR, un mot qui nous parle à tous mais qui peut être interprété de façons différentes. Li lé gayar paské li lé joli ? sinonsa li lé gayar paske li tiynbo for ? Somanké inn i sar pa san lot. Dans les battements de notre coeur s’harmonisent les différentes facettes de notre culture. Pour Stéphane Grondin, le mot « gayar » évoque la vibration fondamentale du maloya. Cette vibration est elle-même au diapason de la philosophie réunionnaise. « Gayar » exprime le souffle vital de l'identité péi. 

Akoz dann' Park Koloss ?

Selon les organisateurs, le Parc du Colosse est un marqueur essentiel de l’histoire de La Réunion. Anciennement appelé “usine du Colosse”, c’est le premier établissement qui permet de centraliser et de mutualiser les opérations de la production sucrière en 1827. Cette usine a été fondée par Nicole Robinet de la Serve, un politicien avant-gardiste qui a défendu avec conviction l’abolition de l’esclavage ainsi que l’égalité de vote entre Blancs et Libres Noirs. Dans les années qui suivent, une partie des 3 000 indiens libres débarqués à La Réunion sont affectés à la construction et à la mise en route de cet établissement. Leur contrat de travail leur donne alors l’autorisation de construire une chapelle et de pratiquer leur culte. Le Koloss devient ainsi l’un des premiers lieux de l’enracinement des engagés sur l’île de La Réunion.

Pou lèspri osi? 

A travers un salon littéraire GAYAR invite le public à un moment de partage ainsi qu’à un éveil de la curiosité. Rougail lo mo accueille différents auteurs réunionnais dont certains originaires de Saint-André (Jessy Ferrère, Josie Virin, Grégory Ilan), mais aussi de l’île Maurice (Raphaël Audibert, Sedley Assonne). Parmi les ouvrages présentés, de nombreuses nouveautés sont à découvrir. Cet espace porté par les voix des fonnkézèr et des conteurs, invite le public à participer à des ateliers d’écriture.

Jouar lo mo propose à chacun d’écrire et de partager sa création soit en l’affichant, soit en la déclamant.

Un livre en particulier illustre la pensée du GAYAR, il s’agit de l’essai philosophique présenté par José Macarty intitulé “Etre et ne pas être” édité par l’agence Komkifo. Cet ouvrage largement inspiré des croyances et des traditions qui rythment le quotidien des réunionnais, pose les premiers jalons de ce qu’on pourrait considérer comme la philosophie réunionnaise. La démarche se veut accessible afin que chacun puisse s’en emparer et en faire une récréation à travers laquelle il peut apprendre à mieux se connaître.

Le théâtre est aussi au cœur du GAYAR, il sera incarné entre autres par Erick Isana et la compagnie Teat La Kour. La pièce Kabar FER6 présentée dans un format à la fois intimiste et minimaliste nous plonge dans les murs de la prison Juliette Dodu. C’est là que Furcy fait la rencontre de Sakatov, alors qu’il est dans l’attente de son premier procès. Cette pièce écrite par Francky Lauret met en lumière la part de force et de responsabilité que chaque personnage porte en lui. Elle retrace leur existence, leur héritage et leur histoire. Quels sont les différents chemins de la liberté ? C’est la question posée par ce kaléidoscope d’opinions personnelles.

Pou lorèy? 

GAYAR veut également mettre en lumière les différentes générations qui font vivre le large panel de la musique réunionnaise à travers plusieurs temps forts. Laurent Roselli rendra hommage à son père, Pierre Roselli, fondateur du célèbre studio Piros à Saint-André et acteur majeur de l’industrie discographique à l’époque. D’autre part, Christian Baptisto, un des grands observateurs et acteurs du milieu, partagera quelques éléments clés et anecdotes sur la musique réunionnaise à travers une conférence qui s’intitule “Séga Maloya - Nout zarlor“.

Retrouvez l'interview de Pascaline Maillot, membre de l'organisation du salon GAYAR:

Découvrez le programme de GAYAR:

• Vendredi 29 septembre 

9h : Nou rouv Baro GAYAR ek bann marmay Sintandré

11h : Compagnie Conflore “Petit-Joseph faitson show”

14h : Troupe LouisJessu “L'affaire Grosballot contre Souquali”

15h : Conférence “La Parole des esclaves” par Prosper Eve

15h : Présentation du livre de Johny Lebon “Chasseurs de Guêpe”

16h30 : Présentation du livre de Raphaël Audibert “Léritaz Maronaz”

17h30 : Compagnie Théâtre La Kour“FER6” par Erick Isana

• Samedi 30 septembre

10h - 12h : Conférence surles mémoires vivantes de Saint-André

13h : Conférence surle Servis Kabaré par Marie Béatrice Vélin Cassim

14h : Présentation du livre de José Macarty “Etre et ne pas être” Introduction à la philosophie réunionnaise, en présence de Paul Mazaka

15h : Présentation du livre de Monique Séverin “La peine de l’eau ou Sisyphe l’Africaine” lauréate du prix Agnès Geneau

16h : Emlynn Marimootoo, artiste mauricienne

17h : Mael présente son album Ler Larivé

17h15 : Lecture du poème “Si Bondié la fé, terre, ô ma terre” de Michoue Itarre et Jacques Dumora avec la danseuse Delphine Delort

18h : Gilbert Pounia dans une formule intimiste

• Dimanche 1er octobre 

9h : Rishofé ouvert à tous, hommage à Pierre Roselli parson fils Laurent Roselli

10h à 12h : Conférence “Séga Maloya Nout Zarlor” par Christian Baptisto et ses invités

A partir de 13h : Lambians muzikal ek lantouraj GAYAR

13h45 : Présentation du livre “Assonances pour Port-Louis et Edward Maunick” de Sedley Assonne

Dès 17h : Défilé de la troupe Maloya Dobout etron maloya ek Danyel Waro