Motion de censure : comment voteront les députés ultramarins ?

Frédéric Maillot, député de la 6ème circonscription
Au lendemain du 49.3 déclenché par Michel Barnier sur le vote du budget, comment les députés d'outre-mer vont-ils se positionner au moment de l'examen des motions de censure qui seront déposées ? Pour Frédéric Maillot, du PLR, ce sera "Oui", sans hésitation.

À l'instar de Perceval Gaillard, mardi soir au JT de Réunion La 1ère, Frédéric Maillot ne fait de mystère sur son vote face à la motion de censure soumise à l'Assemblée nationale ce mercredi 4 décembre. 

"La 3e mi-temps des législatives"


"Voter cette motion, c'est la 3e mi-temps des législatives de juin-juillet dernier. Le peuple avait décidé de donner la responsabilité d'un gouvernement, en tout cas d'un programme qui correspondait aux attentes de la population et qui émanait du Nouveau front populaire. Le président en a décidé autrement", considère le député réunionnais du PLR, interrogé par Outre-mer La 1ère. 

Regardez le reportage d'Outre-mer La 1ère : 

Motion de censure du gouvernement : les députés ultramarins divisés

"Mettre le programme du NFP en exergue"


"Censurer ce gouvernement, c'est respecter le choix des urnes des dernières législatives. Nous n'avons jamais légitimé ce gouvernement mal né. Forcément, quand on est mal né, on est censuré dès que l'occasion se présente" assène-t-il, estimant que "la réponse aux maux des outre-mer se trouve dans le programme du NFP (...) C'est un programme qui a été co-construit, qui émane des députés ultramarins. On a pu tous donner nos avis, depuis le pouvoir de vivre jusqu'aux demandes de mutation, en passant par les régularisations des terres réunionnaises ou des terres guyanaises, c'est dans le programme du NFP. Il faut mettre ce programme en exergue pour sortir la tête de l'eau", souhaite le député réunionnais.

Il sera probablement imité dans ce vote de censure par les autres élus de gauche à l'Assemblée comme Karine Lebon, Emeline K/Bidi ou Jean-Hugues Ratenon, mais également le député du Rassemblement national Joseph Rivière. Quant au socialiste Philippe Naillet, il ne s'est pas encore exprimé sur le sujet.

"La question de l'autonomie est avancée"


Mais chez certains de leurs autres collègues députés d'outre-mer, les avis sont partagés. Pour les parlementaires guyanais, à l'image de Jean-Victor Castor (groupe Gauche démocrate et républicaine), peu importe qui lui succéderait, la chute du gouvernement sera l'occasion de remettre la question de l'autonomie de la Guyane sur la table.

"La question de l'autonomie est avancée. Il faut, quel que soit le gouvernement, discuter les conditions dans lesquelles la Guyane puisse s'émanciper politiquement. Il y a manifestement une unanimité des élus pour une émancipation dans le cadre d'une autonomie la plus large possible pour pouvoir avoir accès à nos ressources, les maîtriser, pouvoir légiférer nous-même en fonction de nos réalités, c'est ça l'essentiel", déclare le député de la 1ère circonscription.

"Nous voulons de la stabilité"

À l'inverse, le groupe Liberté, indépendanTS, outre-mer et territoires (LIOT), qui compte cinq députés ultramarins, devrait ne pas voter la censure. "J'aurais certainement voté contre ce budget, que ce soit le projet de loi de finance de la sécurité sociale ou le budget de l'Etat, dans la mesure où ce budget était loin d'être satisfaisant pour les outre-mer avec une coupe de plus de 10 %, même s'il y a quelques éléments qui ont été retenus en faveur de nos entreprises et pour l'indexation des petites retraites" rappelle le député de Guadeloupe Max Mathiasin.

"Mais voter la motion de censure aujourd'hui pour être les pions dans un jeu qui nous dépasse, nous les Ultramarins, alors que ce que nous voulons c'est de la stabilité, c'est non", nuance le député LIOT.

Conséquences immédiates pour la Nouvelle-Calédonie 

La chute du gouvernement Barnier aurait en tout cas une première conséquence immédiate pour la Nouvelle-Calédonie, en grande difficulté depuis les événements du mois de mai dernier : les 850 millions d'euros prévus au fonds d'urgence seraient purement et simplement annulés, ce qui mettrait à nouveau l'archipel dans une situation économique, sociale et politique très critique.