C'est forcément la star de la manifestation qui lui doit son nom. Le miel est en bonne place parmi les étals de la Plaine-des-Cafres, où Miel Vert se déroule jusqu'au 12 janvier.
Le précieux produit des ruches péi s'expose en grand, et les visiteurs gourmands s'adonnent à une petite dégustation avant de faire leur choix.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
Des produits rares
Du classique miel de fleurs à l'indémodable miellée de baies roses en passant par le miel de letchis ou le miel de tan rouge, le fameux "miel vert", des miels monofloraux ou polyfloraux, clairs ou foncés, liquides ou crémeux, toute une gamme diverse et variée. Avec, parfois, de vrais surprises.
Comme ce miel de corse blanc, très rare, sorti des ruches d'Etienne Fontaine. "Le corse blanc est un arbre endémique qui fleurit uniquement après un cyclone", explique l'apiculteur. "On en a eu Belal en début d'année dernière, après il a fleuri abondamment et les abeilles en ont profité", poursuit-il.
Tout l'art de l'apiculteur : mettre les ruches au bon endroit, au bon moment. "On est opportuniste, on place les ruches où sont les fleurs, et aux abeilles de faire le reste. La flore est là, à nous de profiter des floraisons pour pouvoir faire les différents miels" reprend Etienne Fontaine.
Le miel de palmiste, petit nouveau
Au rayon découvertes, on appréciera aussi ce miel de palmiste, issu d'un arbre emblématique de La Réunion et qui trouve sa place pour la première fois sur les étals. Ce miel est produit en très petite quantité car la floraison est rare.
"Palmiste, y compris coco, multipliant, palmiste colonne ou palmiste comestible. Dans le balai il y a beaucoup de nectar, les abeilles viennent butiner et ça donne un miel assez foncé, très goûtu" révèle Bruno Ariapoutri, autre apiculteur bien connu du Tampon présent comme chaque année à Miel Vert.
Récoltes marquées par la sécheresse
Depuis deux ans, certains producteurs déplorent cependant de maigres récoltes, avec des abeilles pas épargnées par les tourments. "Avec le dérèglement climatique, il y a des saisons ou ça fleurit et d'autres où ça ne fleurit pas. Tout change", reprend Bruno Ariapoutri.
"Cette année, c'est très dur car c'était trop sec, sans compter les parasites, les virus comme la loque américaine, le varroa. Pas de floraison, pas de montée de nectar dans les fleurs, ça rajoute à toutes ces difficultés-là", décrit le producteur, après l'épisode du petit coléoptère en 2022-2023 qui avait entraîné la destruction de plus de 200 ruches sur l'île.
Pourtant, le miel reste un produit très apprécié des Réunionnais, qui en consomment en moyenne 550 tonnes chaque année. Dont un tiers est produit localement, pour environ 20 000 ruches réparties sur toute l'île.