Aide à l'emploi : par quoi remplacer le CAE ?

SEFI
Depuis janvier, plus aucun contrat CAE n'est délivré, depuis que la nouvelle majorité a d'abrogé cette loi. En remplacement, des dispositifs d'aide à l'emploi sont actuellement à l'étude. Mardi 11 juin, le nouveau projet de loi portant sur l'emploi a été présenté au CESEC, qui n'a pas émis d'avis, face à l'urgence et à la complexité du dossier.

Eliane Taiti est comme un poisson dans l’eau à la cuisine centrale de Pirae, où elle est agent de restauration. La restauration collective, elle la connaît bien. Il faut dire qu’elle a enchaîné plusieurs années de service dans des sociétés privées. En 2022, elle s’inscrit en contrat CAE auprès de la mairie de Pirae. Après un an de bons et loyaux services, son chef lui fait signer un contrat en CDI.
Un soulagement pour cette mère de trois enfants : "Ca m'a beaucoup aidée dans ma vie et, au niveau travail, ça évolue petit à petit. Je suis très contente."

Comme elle, 25 000 personnes ont bénéficié d'un contrat CAE sur les dix dernières années, en Polynésie. Certains ont pu poursuivre leur parcours professionnel en CDI.

Eliane fait partie des 25 personnes anciennement en contrat CAE et embauchées en CDI à la mairie de Pirae.

Mais avec le changement de majorité à l'Assemblée, plus aucun contrat CAE n’est délivré depuis le mois de janvier. Une difficulté pour les entreprises et pour les communes. "Ca nous inquiète d'autant plus qu'en face, il n'y pas de dispositif équivalent, regrette Manutea Vairaaroa, chef du service de l’action sociale et éducative de la commune de Pirae. Ce ne sont que des dispositifs d'aide au contrat d'entreprise. Ils évoquent toutefois des possibilités de contrats sur de courte durée pour les associations d'insertion économique. Ca va générer de la frustration aussi bien chez les demandeurs d'emploi, que chez les chefs d'entreprise."

De nouveaux dispositifs d’aide à l’emploi sont à l’étude. Le SEFI assure miser sur des contrats en faveur de l’emploi durable. "Si on s'en tient déjà à nos dispositifs, c'est limiter le renouvellement des stages pour éviter que le statut stagiaire ne perdure, explique Vanessa Tiaipoi, cheffe du service de l’emploi, de la formation et de l'insertion professionnelle. C'est inciter à l'embauche durable, en diminuant le coût du travail, donc ce sont les mesures d'aides de type contrat. Et après, ça s'assortit de tout un panel de formations, pour permettre à nos demandeurs d'emploi d'être mieux formés et de développer les compétences dont les entreprises ont besoin."

Consulté mardi 11 juin, le CESEC, quatrième institution du Pays, n’a pas pu émettre d’avis sur ce projet de loi.

Pour l’heure, la mise en place des nouveaux dispositifs d’aide à l’emploi est prévue pour le second semestre 2024.