Après Chido : plusieurs scénarios pour la scolarité des élèves mahorais

conférence de presse du recteur Jacques Mikulovic et le préfet Bieuville pour préparer la rentrée scolaire après le passage du cyclone Chido
La rentrée scolaire ça devait être le 13 janvier prochain, mais ça c’était avant le cyclone Chido. Ce mercredi, Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte, Madi Madi Souf le président de l’association des maires et du préfet François-Xavier Bieuville ont fait le point. Il s’agit d’apporter plus de précision concernant la rentrée qui s’annonce bien compliquée car beaucoup d’établissement scolaires sont endommagés.

Dès lundi 13 janvier prochain, des cours seront dispensés sur Lumni, la priorité sera faite aux classes d’examen et les classes professionnelles. Il devrait y avoir des accompagnements spécifiques pour Parcours sup. Les conditions d’accueil des élèves vont être plus difficiles car « 18% d'établissements touchés ». Un État de lieu physique va être fait à partir de la rentrée du 13 janvier jusqu’au 18 janvier, cela permettra d’avoir « une visibilité réelle » selon le rectorat.

Les autorités académiques avec les maires ont réfléchi à "plusieurs scénarios de protocole possible en fonction des communes". "Chaque scénario est déjà en réflexion dans les communes, soit plus de rotations, des adaptations des rythmes scolaires ou encore écoles sous tentes" détaille le recteur Jacques Mikulovik.

Les tentes école, cela n'a jamais été vu ni mis en place mais si c’est comme l’hôpital de campagne, la réorganisation devrait permettre l’accueil à 100% des élèves"

Jacques Mikulovik, recteur de Mayotte

Dans les cas où la seule école du village est endommagée, des bus seront mis en place pour amener les élèves vers les écoles des villages voisins. Les écoles primaires sont sous la responsabilité des mairies "le rectorat n’a pas de ligne de crédit pour la maintenance du premier degré" rappelle Jacques Mikulovik, qui devra donc demander des lignes budgétaires en plus à son ministère de tutelle.  448 classes endommagées dont 178 classes sont en cours de réfection.

Le 20 janvier les élèves mahorais retourneront à l’école sous des formats, 70 % des établissements sont en capacité de recevoir des élèves même s’il y a des communes plus touchées que d’autres comme Chiconi par exemple. Les communes qui n’étaient pas en rotation vont sans doute y entrer. Des alternatives sont proposées comme un accompagnement Cned, cours à distance.

Concernant l’alimentation des élèves

Bien avant le cyclone Chido déjà, les élèves mahorais ne bénéficiaient pas de repas chaud à midi, mais plutôt de collation composée de sandwich, de fruit et yaourt. Le rectorat est en discussion avec la CSSM et Panima (société qui distribue les collations).  Parmi les idées avancées, identification « d’un prestataire qui pourrait fournir un repas chaud. C’est qui nous importe ce qu’ils puissent manger » s’enthousiasme le recteur. Si l’idée est actée, ça sera une grande avancée.

François-Xavier Bieuville préfet de Mayotte et Madi Madi Souf, le président de l'AMM

La sécurisation des établissements scolaires ?

François-Xavier Bieuville assure qu’il y aura "une sécurisation des établissements scolaires avec des dispositifs qui empêchent l’intrusion" notamment avec des clôtures. Puis malgré les conditions actuelles, ces établissements accueillant du public doivent disposer "d’extincteurs, de personnels spécialisés, d’alarme incendie, ce sont des conditions sine qua non d’ouverture". Et s’il y a des troubles à l’intérieur de l’établissement, la règle de droit commun s’appliquera pour faire intervenir les forces de l’ordre.

Les établissements scolaires ont hébergé 15000 personnes pendant le cyclone. Désormais la plupart des sinistrés ont quitté les lieux sauf au lycée Bamana et au collège de Kwalé « mais il faut qu'ils partent, cela doit être fait avec humanité, et il faudra identifier les points d'accueil » insiste le préfet.