A Kourou, les amateurs d’art Tembé peuvent s’initier aux secrets de cet art plastique bushinengue. Eddy Payé, un des spécialistes locaux, tente de promouvoir et d'assurer la transmission de ces savoirs et de ces traditions dans des stages qu’il anime.
•
De la création à la transmission :
Eddy Payé fait partie de ces artistes accrochés à leur passion. Voilà plusieurs décennies qu’il pratique l’art Tembé. Dans son atelier il n’est pas surprenant de voir arriver des curieux impressionnés par ses œuvres aux coloris chatoyants et pas dénués de sens; car le Tembé est une forme d'écriture :"L'art Tembé c'est un moyen de communiquer....c'est comme écrire, envoyer des lettres. Les grandes personnes (ndlr : les ancêtres) ne savaient pas écrire, c'est un message codé."
Un message dessiné qui se compose de formes géométriques disposées selon son contenu. Le Tembé nécessite de l’inspiration et une belle dose de concentration. Tout est codifié et doit être maitrisé pour donner tout son sens à l’œuvre.
Un art qui s'ouvre de plus en plus aux autres cultures :
Aurélie originaire de la région parisienne commence à s’y mettre. Elle décrit le sens des formes géométriques qu'elle a déssiné :"Là, ça représente le voyage, l'évasion....J'ai rajouté le jaguar, parce que pour moi c'est un des symboles de la Guyane...Après les couleurs ça dépend de ce que l'on veut interpréter...si j'ai bien compris (rires) le rouge c'est l'homme et le blanc c'est la femme !"
L’art Tembé remonte à la période du marronnage au moment de l’esclavage, si certains comme Eddy Payé tentent de transmettre leur savoir, ce n’est pas gagné.
"C'est comme dans toutes les disciplines...les jeunes s'accrochent comme ils peuvent. Il y en a qui sont vraiment intérressés, mais encore faut-il qu'ils aient le temps, parce qu'avec internet et toutes les (sollicitations) autour, ils n'ont pas beaucoup de temps."
Heureusement quelques irréductibles, comme Eddy, tentent de maintenir cette tradition qui petit à petit s’ouvre aux autres cultures et artistes. C’est peut-être là la condition de sa survie et paradoxalement de sa conservation.
A Kourou, les amateurs de Tembé peuvent s'initier aux secrets de cet art plastique bushi nengue. Depuis quelques années Eddy Payé un spécialiste local tente de le promouvoir et assurer la transmission.