Australie : les élections se tiendront vraisemblablement le 2 juillet prochain

Le 1er ministre australien Malcolm Turnbull
Le 1er ministre australien Malcolm Turnbull a eu ce qu'il voulait : le Sénat a rejeté pour la deuxième fois un projet de réforme dans le secteur du bâtiment. Cet échec permet en effet au Premier ministre de dissoudre les deux chambres du Parlement et de convoquer des élections anticipées.
Ancien avocat et banquier d'affaires, millionnaire, Malcolm Turnbull est à la tête du pays depuis qu'il a évincé son collègue du parti libéral, Tony Abbott, le 15 septembre 2015. S'il a bénéficié de très bons sondages d'opinion dans un premier temps, sa côte de popularité ne cesse de baisser depuis plusieurs semaines. Moins à droite que son prédécesseur, il était très attendu sur la question du changement climatique et sur la légalisation du mariage homosexuel. Mais comme il l'avait annoncé le soir de son putsch, il a suivi la voie tracée par Tony Abbott, sous la pression de ses alliés du parti national.
 
Une ligne qui convainc de moins en moins. Dans l'espoir de gouverner avec plus de latitude, Malcolm Turnbull souhaitait donc dissoudre la Chambre des représentants et le Sénat, alors que pour convoquer des élections, il lui aurait suffi de dissoudre la chambre basse du Parlement.  
 
Le rejet, à deux reprises, par le Sénat d'un texte concernant le secteur du bâtiment lui permet de mettre son plan à exécution, même s'il se refuse encore à officialiser la date des élections anticipées :
 
« Mon intention, une fois que le budget sera approuvé, à un moment qui sera opportun, c'est de demander au gouverneur général de dissoudre les deux chambres du Parlement pour organiser des élections qui devraient avoir lieu le 2 juillet. Mais je veux être clair, nous sommes aux manettes. Nous avons beaucoup de décisions à prendre, à commencer par le vote du budget. »
 
Le budget commencera à être discuté mardi prochain au Parlement. Mais le coup d'envoi de la campagne électorale officieuse a été donné. Barnaby Joyce, le vice-Premier ministre et chef de file des nationaux, donne un premier aperçu de ce qui attend les Australiens ces dix prochaines semaines :
 
« Les gens auront un choix clair entre Bill Shorten et quelqu'un qui a réussi, qui a fait de sa vie un succès - je parle là de Malcolm Turnbull. Je pense que quand vous mettez d'autres aspects de côté, c'est un choix évident, limpide, il s'agit de confier le sort de la nation à des gens compétents. »
 
Le chef de file de l'opposition, Bill Shorten, préfère mettre l'accent sur quelques secteurs clés, sans se priver de s'attaquer à la personnalité de son adversaire :
 
« Les choix seront évidents en ce qui concerne l'emploi, l'éducation, la santé, les énergies renouvelables et un système d'imposition équitable. Malcolm Turnbull semble ne pas avoir le courage de ses convictions. Il ne tient pas son parti. Ce qui est bien avec le parti travailliste et moi-même, c'est que je n'ai pas à prétendre être ce que je ne suis pas. Mon parti et moi partageons les mêmes valeurs. »
 
Les deux grands partis australiens auront l'occasion d'affûter leurs arguments lors du débat du budget, la semaine prochaine.