Basket 3x3 : "On pense fort à Soana"

Le manager des Bleues, Richard Billant, sur Soana Lucet : "elle sait tout faire"

Dans un entretien exclusif, Richard Billant, manager des équipes de France, revient sur les raisons qui ont poussé le staff tricolore à appeler Soana Lucet chez les Bleues. Il évoque les futures étapes jusqu'au tournoi de qualification olympique (TQO) fin mai.

NCLa1ère : Comment avez-vous découvert Soana Lucet ? 

" C'était lors de l'Open de France (NDLR : tournoi national rassemblant des équipes composées de joueuses de différents clubs, remporté par Soana Lucet et ses coéquipères). Elle a été récupérée par sa copine, Caroline Heriaud, qui vient du même club qu'elle, La Roche Vendée. Avec Karim Souchu, on est allé superviser ce tournoi, et on s'est rendu compte que Soana avait de vraies qualités pour le basket 3x3. Pour le stage de novembre en équipe de France, la liste des appelées était élargie pour tester de nouvelles joueuses. Naturellement, son nom est revenu. On devait aller plus loin, qu'elle passe une semaine avec nous, pour voir un peu ce qu'elle avait dans le ventre. "

Qu'est-ce qui vous a séduit dans son jeu ?

" C'est une joueuse très polyvalente, capable de tout faire : tirer de loin, de près, de dribbler. Elle passe bien la balle, et elle est dure en défense. Elle est très complète et cela va bien avec le style du basket 3 contre 3. "

Les tricolores du basket 3x3 ont été regroupées en novembre et février.

 

Ce basket se joue sur demi-terrain, pendant 10 minutes, avec 12 secondes maximum à chaque possession du ballon pour marquer un panier. Il n'y a quasiment pas de pauses. La dimension physique est primordiale pour le staff technique ?

" Complètement. C'est la caractéristique de toutes nos joueuses qui ont du coffre, des capacités d'endurance, spécifiques à cette discipline. Et dans ce domaine, je trouve que Soana, avec moins d'expérience que certaines, a su trouver très vite des solutions techniques et physiques pour s'imposer. Physiquement, elle est déjà très, très bien. "

Pour le tournoi de qualification olympique fin mai en Autriche, le groupe de sélectionnées sera encore restreint. Quels critères seront pris en compte ?

" Elle fait partie aujourd'hui d'un groupe de huit filles. C'est très important de le dire parce qu'elle a su nous convaincre de continuer à la sélectionner pour un second stage, plus court, plus réduit en joueuses, début février. Elle a continué de progresser, en prouvant son efficacité sur le terrain. Après, elle va sans doute bénéficier de l'absence de notre intérieure Ana Maria Filip (NDLR : pivot d'1m95 à Bourges, 2e du championnat de France). Elle est malheureusement blessée depuis un certain temps, et ne fera probablement pas le tournoi de qualification olympique. Donc, nous pensons fort à Soana qui est en balance avec une autre joueuse du même profil, Margaux Galliou-Loko, ailière de Tarbes. Nous devrons courant mars, début avril, déterminer laquelle des deux nous allons prendre.  On va réduire le groupe de huit à six, puis de six à quatre. "

Soana Lucet (3e rang, 1ère à gauche) a su s'améliorer entre les deux stages en équipe de France 3x3.

Le deuxième stage en équipe de France s'est terminé début février. Comment allez-vous procéder à présent ?

" Nous, on est tenu par le fait que nos joueurses sont toutes des professionnelles du championnat de cinq contre cinq en ligue féminine de basket. Après la saison régulière fin mars, il y aura les playoffs (NDLR : tournoi final qui détermine le champion). Soana sera concernée puisque la Roche, son club, va sans doute les faire. Nous, on aura donc du mal à revoir nos internationales avant mi-mai. Il faudra qu'on fasse un premier choix en passant de huit à six joueuses, et par la suite, un rassemblement est prévu à la mi-mai pour qu'on détermine véritablement l'équipe-type qui va partir ".

En basket 3x3, on choisit forcément une meneuse, une ailière et une intérieure ?

" Ces deux dernières années, on avait à chaque fois une meneuse et une grande. Là, notre joueuse de grande taille ne sera sans doute pas là pour le tournoi de qualification olympique. On a fait le choix de ne pas la remplacer par une autre joueuse de grande taille, mais par un profil plus petit, plus polyvalent, comme Soana. On aura forcément une arrière-meneuse organisatrice parce que c'est bien d'avoir ce type de joueuse. Il y a Marie-Eve Paget actuellement, mais aussi Caroline Heriaud qui joue avec Soana. Cela va se jouer entre les deux. " 

Il y a donc en perspective ce TQO. Qu'est ce qui attend les Bleues là-bas ?

" Ce sera une compétition difficile, en format coupe du monde, avec 20 équipes réparties dans quatre poules. Dans la nôtre, nous avons les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Indonésie et l'Uruguay. L'Indonésie, je connais un petit peu, c'est moins fort. Reste l'Allemagne qui peut nous poser probleme. Il faudra faire attention. Il faut sortir dans les deux premiers. Ensuite, on va croiser avec une poule difficile dans laquelle on trouve les Pays-Bas et la Hongrie qui n'est pas facile à jouer. De toute façon, ce sera difficile. Il y a trois places pour les J.O (NDLR : les trois premiers). On a prévu de disputer en mai un tournoi de préparation à Voiron dans un centre situé dans les Alpes, puis de participer à un gros tournoi international du 21 au 23 mai avec beaucoup de sélections qui seront présentes, quelques jours plus tard au TQO (26-31). "