Cahier de propositions en main, les élus de Guadeloupe font front commun dans la crise

Les élus de l’ensemble de l’archipel ont organisé, ce mardi 7 décembre 2021, à la résidence départementale, une conférence de presse au cours de laquelle ils ont présenté un éventail de propositions. Ils espèrent ainsi une sortie de crise rapide.

Cette fois, c’est au tour des élus de Guadeloupe, réunis en ordre de bataille, de proposer un cahier de solutions qui devra servir de base à plusieurs sessions de négociations avec le collectif et toutes les forces vives de la Guadeloupe. De leur travail est né un dossier de cinq chapitres (Plan d’urgence pour l’emploi et la formation des jeunes / Eau / Santé / Transport et Habitant) dans lequel sont couchées des propositions mais aussi des réponses aux demandes des organisations du collectif.

Un plan marshall jeunesse, des efforts continus pour l’eau

Les conditions de vie et l’évolution professionnelle des jeunes actifs de Guadeloupe se sont rapidement devenus le centre du débat levé par la mobilisation sociale. Pour tenter de répondre aux problématiques, le Département, la Région et les Parlementaires ont décliné, en fonction de leurs compétences, plusieurs propositions.

  • Le Département propose, en mesure phare, un financement de contrats de travail à durée déterminée d’insertion (CDDI) pour 250 jeunes mobilisant un budget total de 1.2 millions d’euros, ainsi que la simplification des procédures de réduction des délais de réponse et de traitement des dossiers à 30 jours avec un engagement de compte rendu citoyen.
  • La Région, elle, veut favoriser le recrutement de 150 jeunes cadres dans les TPE pour un coût de 1,5 millions d’euros.
  • Et les parlementaires, s'engagent à continuer leurs actions en faveur du retour au pays commencées avec les associations, car, oui, la mesure n’est pas nouvelle.

Les élus dans leur ensemble demandent à l’État de respecter ses engagements sur les contrats aidés.

Sur le chantier de l’eau, l’une des premières préoccupations des Guadeloupéens, le SMGEAG doit continuer son effort de structuration mais surtout l’ensemble des élus demande l’implication de l’État dans un plan pluriannuel d’investissements d’un montant de 485 millions d’euros sur 7 ans.

Mais la principale surprise de ce panel de propositions est à chercher dans le chapitre Santé. Les élus demandent l’expérimentation d’une co-présidence du Conseil d’Administration de l’ARS entre le Préfet et le Président de Région et un renforcement de la présence des élus locaux dans ce conseil. Une demande inédite dont on ignore encore la réception qu’en fera l’État.

Cahier de propositions de solutions

L’union sacrée

En revanche, les élus ne se sont pas prononcés sur la levée de l’obligation vaccinale et des suspensions des personnels de santé, même s'ils ont avancé avoir déjà travaillé sur le dossier. La députée Justine Bénin, a même rappelé les propos du Ministre de l’Outre-Mer qui, lors de déclarations antérieures à son dernier déplacement, avait déjà évoqué une adaptabilité de la loi dans les régions ultramarines, soutenu ensuite par Olivier Véran, Ministre de la Santé et de la Cohésion Sociale. Pour l’heure, la seule avancée concédée est un délai de mise en conformité des personnels déplacé au 31 décembre prochain.

Mais au-delà de cela, par cette conférence de presse, les élus ont surtout déclaré avancer en front commun vers la sortie de crise, avec le collectif d’associations et de syndicats en lutte, mais aussi avec l’ensemble des forces vives concernées par les propositions mises sur la table.

Sur la méthode, ils demandent de fixer le cadre des travaux à mener en concertation, de constituer des ateliers de travail thématiques avec toutes les composantes sociales et économiques qui seraient concernées, de trouver un accord sur un agenda privilégiant une sortie de crise à court terme, et de constituer des comités de travail à moyens et long terme surveillés par des comités de suivi.

Pour une sortie de crise rapide

Pris en tenailles entre les syndicats, la défiance populaire et l’inflexibilité actuelle de l’état, les élus de la Guadeloupe ont donc choisi l’union sacrée et la rigueur de travail.

Leurs dés sont joués, aux collectifs d'organisations et de syndicats mobilisés de jeter les leurs.