Pas d'avancée concrète dans le conflit qui oppose la direction d'Albioma et ses salariés, tout en mettant les planteurs dans l'impossibilité de livrer leurs cannes.
Après un premier échange entre Albioma et les planteurs à Bois Rouge le matin, vendredi après-midi, tous ces acteurs étaient invités à prendre place autour d'une table à la préfecture, en présence de la directrice de cabinet du préfet. Leur rencontre s'est achevée en début de soirée, vers 19h.
Si elle n'a abouti à aucune sortie de crise, la discussion a quand même permis d'échanger et de réfléchir à un cadre de négociation entre les grévistes d'Albioma et leur direction.
Un conflit commun aux Antilles et à La Réunion
Problème : le conflit social est commun aux usines Albioma d'outre-mer. Ainsi, pendant qu'à Saint-Denis le directeur d'Albioma océan Indien rencontrait les grévistes des centrales réunionnaises, les homologues guadeloupéens de ces derniers procédaient quant à eux à l'arrêt total de leur centrale, provoquant une coupure généralisée de l'électricité sur tout le département.
Une réunion envisagée début novembre
Geoffroy Mercier, directeur de la zone océan Indien d'Albioma, soulignait avoir toutefois pu "trouver une avancée sur une date de négociation, au début du mois de novembre, vers le 4 ou le 5".
La discussion se ferait à Paris, afin de réunir à la fois les grévistes réunionnais et ceux antillais. "On attend le retour de la CGT, on a bon espoir que ça puisse se concrétiser", poursuivait Geoffroy Mercier.
Vendredi matin, la nouvelle de l'arrivée de 30 agents de sécurité de métropole avait semé le trouble. Pour entamer le dialogue, Albioma a dû faire un premier pas : l'engagement qu'il n'y aurait finalement "pas de gardiennage qui viendrait de la métropole".
Un redémarrage long
Son espoir était de pouvoir redémarrer le plus rapidement possible les "tranches" de production - ces groupes d'installations qui fournissent une certaine quantité d'électricité - d'Albioma, toutes à l'arrêt vendredi. Quand bien même elles seraient redémarrées ce week-end, un long délai est nécessaire avant qu'elles puissent à nouveau être opérationnelles.
"Il faudrait que le salariés comprennent que la situation est assez critique pour les planteurs"
Geoffroy Mercier, directeur d'Albioma océan Indien
Centrale à l'arrêt, cannes en souffrance
Car les planteurs étaient une autre composante de cette réunion en préfecture. Représentés par la FDSEA, ils ont porté la parole de leurs confrères qui, depuis plus d'une semaine, ne peuvent livrer leurs cannes aux deux usines, à Bois Rouge et au Gol.
Pour rappel, la vapeur d'eau produite par les centrales thermiques est nécessaire au fonctionnement de l'usine sucrière, notamment pour broyer la canne. En résumé, si la centrale thermique ne tourne pas, impossible de recevoir les cannes pour les traiter. Celles-ci, une fois coupées, perdent de leur richesse au fil du temps.
Une reprise souhaitée au plus vite
Au sortir de la rencontre de vendredi soir, Olivier Fontaine, administrateur de la FDSEA et secrétaire général de la Chambre d'Agriculture tentait d'être confiant : "On a pu poser un cadre de négociation pour qu'ils reprennent le travail et qu'on puisse livrer nos cannes". Reprise de la livraison qu'il espère le plus tôt possible.
"Les choses n'ont pas abouti, on a avancé, mais on attend de voir le résultat"
Olivier Fontaine, administrateur de la FDSEA et secrétaire général de la Chambre d'Agriculture
"On ne peut plus être les seuls à subir"
Reste la question d'une éventuelle indemnisation, en tout cas réclamée en choeur par l'ensemble des planteurs de canne. Ces derniers font déjà état d'une campagne sucrière catastrophique, et cet arrêt de l'activité au moment où leur production atteint le pic de richesse en sucre tombe bien mal.
Olivier Fontaine ambitionne désormais un échange avec Tereos et Albioma dans le cadre de l'interprofession. "D'un commun accord, on ne peut plus être les seuls à subir, on fera des demandes d'indemnisation, parce qu'à chaque fois qu'il y a un problème ce sont les planteurs qui trinquent", achève-t-il.
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