Christiane Taubira réagit aux propos de Nicolas Sarkozy

Christiane Taubira
Dans un entretien à paraître demain dans les journaux du groupe Ebra (Le Bien Public, Le Journal de Saône et Loire), la Garde des Sceaux critique la « piètre ligne de défense » de l’ancien Président de la République.
Vivement critiquée par M. Sarkozy lors de l’entretien qu’il a accordé le 2 juillet à TF1 et Europe 1 (« Mme Taubira, la Garde des Sceaux, a été convaincue de mensonge lorsqu’elle a dit ‘Je n’ai pas eu connaissance des écoutes sur M. Sarkozy’. Vous, les journalistes, avez prouvé qu’elle avait menti »), Christiane Taubira a réagi aux accusations « d’instrumentalisation politique d’une partie de la justice » émises par l’ancien chef de l’État dans un entretien accordé au Bien Public et au Journal de Saône-et-Loire.
 

« Une méthode de diversion assez éculée »

Bien que Mme Taubira affirme ne porter « aucune appréciation de la culpabilité éventuelle de M. Sarkozy », la Ministre de la Justice critique la ligne de défense adoptée par l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine :
 
« Tout justiciable n’a pas le loisir de venir à la télévision pour expliquer comment il a été ‘maltraité’.  Je pense, d’un point de vue politique, qu’il s’agit d’une piètre ligne de défense et, en même temps, d’une méthode de diversion assez éculée. »
 

« La justice doit disposer de moyens pour construire des procédures »

En outre, Mme Taubira justifie les écoutes sur lesquelles est basée l’enquête ayant conduit à la mise en examen de M. Sarkozy :
 
« Les avocats font partie des professions protégées, comme les magistrats, journalistes, parlementaires, médecins. Je ne prends vraiment pas à la légère les écoutes qui sont incontestablement intrusives, mais la justice doit disposer de moyen pour construire des procédures ».
 
M. Sarkozy est mis en examen pour « corruption active », « trafic d’influence » et « recel de violation du secret de l’instruction ». La justice enquête pour établir si l’ancien Président de la République a effectivement cherché à obtenir des informations concernant ses agendas présidentiels, perquisitionnés dans le cadre de l’affaire Bettencourt, en tentant de corrompre le haut magistrat de la Cour de cassation Gilbert Azibert.