Cinéma : la fiction calédonienne en quête de soutien

Une partie de l'équipe de tournage de "The Rob Mission", une fiction calédonienne.
La filière audiovisuelle et cinématographique compte plus de 165 professionnels en Nouvelle-Calédonie. Son chiffre d’affaires 2020 était évalué à plus d’un milliard de francs Pacifique. Un secteur dynamique, notamment dans le domaine des documentaires, mais plus compliqué pour ce qui est de la fiction.

Sur les 55 sociétés de production audiovisuelle et cinématographiques de Calédonie, douze sont exclusivement dédiées à la fiction. Elles sont regroupées dans une association qui cherche à mieux organiser et valoriser la filière. Avec ce qu'elle a dénommé "La collection fiction 2022", l'ACPF a su promouvoir huit réalisations locales diffusées dans les Alliances françaises de la zone Asie-Pacifique.  Une belle avancée pour démontrer la qualité du travail mené en Nouvelle-Calédonie.

"Complexe et coûteux"

Pour mieux installer encore ce genre cinématographique, qui demande des moyens humains et techniques importants, des dispositifs de soutien sont nécessaires localement. "Je produis davantage de documentaires. Pour la fiction, on a beaucoup plus de mises en place, de techniciens, de décors, d'acteurs, de matériels. C'est plus complexe et coûteux, explique Cécile Rivière, membre de l'association.

"Beaucoup de patentés ont pu monter une société depuis dix ans, mais on n'est pas encore au point d'avoir des employés, ajoute Terence Chevrin, le président. C'est l'étape d'après, qui nous permettrait de produire encore plus, plus vite, et de gonfler. En fiction, on emploie une vingtaine de personnes, sur des durées beaucoup plus longues que les documentaires. On a encore du mal à trouver des financements." 

©nouvellecaledonie

Une qualité de fiction reconnue, mais des obstacles pour la production

Les freins sont encore nombreux : pas de société de location de matériel sur le Caillou, ni d’aide financière pour l’investissement technologique. L’obligation, aussi, vis-à-vis du Centre national de la cinématographie, d’équilibrer les budgets des productions avec 50 % de financement public et autant provenant du privé. Ce qui pose problème. "Aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie, l'apport du privé n'existe pas. Il n'est pas facilité. Ce serait une charge, d'aider la fiction. C'est sur ce genre de sujets qu'on essaye de travailler, et de faire comprendre au secteur que les retombées économiques sont importantes. Le recours au mécénat, ou à une autre forme à définir, pourrait vraiment débloquer notre situation et contribuer à nous développer." 

Retombées pour l'économie locale

Alors que les journées de tournage - qui peuvent coûter jusqu’à 300 000 francs CFP - sont de vrais challenges à relever dans ce contexte, un soutien est essentiel. D’autant qu’un franc Pacifique d’aide publique à la production audiovisuelle en génère trois, de retombées pour l’économie locale, selon une étude de la Fédération indépendante des producteurs audiovisuels.