Conflit EDF PEI : l'inquiétude des usagers face aux coupures d'électricité

Centrale EDF PEI de la Pointe Jarry, Baie-Mahault
Depuis lundi, les agents d'EDF-PEI ont mis leurs menaces à exécution. Ils sont entrés en grève illimitée jusqu'à l'application de l'accord signé, le 17 février 2023. Conséquence, les délestages sont plus réguliers et les usagers subissent de plein fouet cette nouvelle situation de rapport de force.

Des coupures de 2 heures, 3 heures et maintenant 4 heures, sans électricité... C'est le quotidien des usagers d'EDF Archipel Guadeloupe depuis le début du mouvement de grève d'agents EDF PEI démarré dimanche (15 septembre). Pour pallier l'arrêt de plusieurs moteurs de la centrale, EDF Archipel Guadeloupe a mis en place des délestages. 

À 17 heures, ce mercredi 18 septembre, ce sont 70 000 sur les 230 000 clients qui étaient privés d'électricité. Cet après-midi, au pic de l’évènement, environ 115 000 foyers étaient délestés en raison de l’arrêt total de la centrale de Pointe Jarry suite au conflit social et de deux incidents (à la centrale Albioma au Moule et l’indisponibilité technique d’une turbine à combustion) survenus en début d’après-midi, ayant entraîné des délestages automatiques, a indiqué dans un communiqué EDF qui a rappelé que "les délestages sont indispensables pour prévenir une surcharge du réseau et éviter un incident généralisé".

Pour l'heure, les négociations entre les deux parties n'ont pas abouti à une sortie de crise. Au milieu de ce conflit, les usagers qui, à l'instar des coupures d'eau, doivent s'adapter. 

Mais pour John-Lee, commerçant à Petit-Bourg, les conséquences du mouvement de 61 jours de l'an dernier subsistent. "On a eu des pertes" explique-t-il en montrant ses congélateurs vides, en panne. Le retour du conflit est un nouveau coup dur pour le marchand. Sa sœur, Gentanise explique que la veille, ils ont dû fermer boutique plus tôt, en raison des coupures. La caisse enregistreuse et l'appareil à carte bleue étant hors service, ils ne pouvaient effectuer de ventes. 

Pour d'autres comme Marthe, la nuit dernière a été difficile. "Ce n'est pas juste" s'exclame-t-elle.

Hier soir, nous n'avons pas eu d'électricité pendant au moins 4 heures. Je dis qu'il faut penser aux gens malades qui ont besoin de se soigner. Il y a le lit médicalisé... J'ai été obligée de dormir assise, toute la nuit. Eux, ils font leurs affaires, mais il faut penser aux gens qui sont malades. 

Marthe

Pour une autre passante, la solution de dépannage est l'énergie solaire. "Grâce à ça, j'ai de la lumière chez moi" précise-t-elle tout en avouant craindre pour ses appareils ménagers. Elle l'affirme, la solution viendra de la discussion. "Il faut que tout le monde se mette autour d'une table pour négocier".