Coronavirus : plus aucun étranger en attente d'expulsion au Centre de Rétention Administrative Félix Eboué

C'est la conséquence directe de la crise sanitaire et de la fermeture des frontières avec les pays voisins : il n’y a plus aucun étranger en attente d'expulsion. Le Centre de Rétention Administrative de l’aéroport Félix Eboué est vide. 
Plus personne pour prendre l’air dans la cour du centre de rétention administrative. Il n’y a plus un seul étranger retenu dans cette unité de la police aux frontières, qui accueille les personnes en situation irrégulière avant leur expulsion.
Commissaire Tibaut Rebourg, chef du service territorial de la Police Aux Frontières :
"Nous avons un centre de rétention qui fonctionne de manière normale, mais dont les habitudes sont modifiées par le contexte que l'on connait aujourd'hui, en l'occurence le taux d'occupation est très faible".
Le juge des libertés et de la détention a ordonné jeudi la remise en liberté de neuf étrangers qui étaient au Centre de Rétention, le dernier pensionnaire du CRA était un ancien détenu placé là, à l’issue de sa peine. Il a été relaché hier soir pour des raisons adminstratives.Pour la CIMADE, l’association de défense des droits des étrangers, il faut fermer le centre de rétention.
Lucie Curet, responsable de l’action en rétention outre-mer à la CIMADE :
"Ce qui est aberrant, c'est que d'une part, le centre de rétention reste ouvert et continue à accueillir des personnes, alors que c'est totalement illégal; c'est illégal parce que la préfecture n'est pas normalement en droit d'enfermer les personnes quand elle n'a pas la capacité d'organiser leur expulsion".
La CIMADE demande aussi la suspension des expulsions. Car les interpellations d’étrangers sans titre de séjour sont toujours possibles.
Commissaire Tibaut Rebourg, chef du service territorial de la Police Aux Frontières :
"Il n'y a pas d'instructions qui consistent à cesser l'interpellation d'étrangers en situation irrégulière, c'est un cas qui est toujours possible".
Les reconduites à la frontière ont été suspendues mardi à Mayotte. En Guyane, le préfet les maintient « en cas de nécessité », pour les étrangers en situation irrégulière qui troubleraient l’ordre public, reste à savoir comment réagiront les pays voisins, étant donné la fermeture des frontières. La position du préfet semble donc fragile au niveau juridique.
©A.Hilaire