Covid-19 : comment l'hôpital de Saint-Pierre et Miquelon gère-t-il la crise ?

Le directeur du centre hospitalier François Dunan était ce jeudi matin l'invité de notre rédaction. Patrick Lambruschini est revenu sur la gestion de la crise sanitaire en évoquant les tests, les septaines ou encore la vaccination.

Une course contre la montre 

 

Dès la détection des premiers cas positifs à la Covid-19 le 22 janvier dernier, Patrick Lambruschini a du réagir très vite au sein de l'hôpital. Déclenchement du plan blanc et campagne de testing en masse pour contenir la propagation du virus.

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Avec le recul, il salue la réactivité de ses équipes et de tous les acteurs concernés en vantant "une incroyable entraide". Il estime ainsi que les chaînes de contamination ont été remontées par l'Administration territoritariale de santé qui a repéré les cas contacts. 

"Je ne peux pas prédire l'avenir", ajoute-t-il au cours de cet entretien, "mais c'est encourageant", au vu des nombreux tests revenus négatifs ces derniers jours. 

"Nous avons compris que c'était une course contre la montre"

Patrick Lambruschini, directeur du centre hospitalier François Dunan

  

Gestion prudente des stocks

 

Alors que les équipes de l'hôpital se préparent activement pour organiser les nouvelles phases de testing dans un délai record le week-end prochain et le suivant, Patrick Lambruschini dit attendre l'arrivée de plus de 1000 tests PCR depuis la métropole.

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Cette semaine, des échantillons ont du être envoyés pour analyse à Halifax, en Nouvelle Écosse, "pour éviter une rupture de stock", confirme le Directeur du centre hospitalier, selon qui, il ne resterait plus que 70 tests PCR dans l'archipel.

Si le territoire peut aussi compter sur des tests antigéniques, Patrick Lambruschini espère lui surtout "sortir de la zone la plus critique" en terme de propagation du virus, "si les prochains week-ends se passent bien".   

Missions et septaines

 

Au cours de cet entretien, le directeur du centre hospitalier est également revenu sur la situation du village de Miquelon et de la nouvelle organisation de son centre médical "pour que les patients ne se croisent pas dans les locaux".

Quant aux missions futures, certaines sont déjà compromises. Celle de l'ophtalmologue a été repoussée et celle du neurologue pourrait être annulée.

"La suite dépendra de l'évolution de la situation sanitaire", explique Patrick Lambruschini, en regrettant à demi-mot la fin des septaines aménagées qui pouvaient faciliter la venue de médecins spécialistes dans l'archipel, à condition que "les missionnaires respectent strictement leurs obligations".

Le Directeur du centre hospitalier condamne lui aussi les comportements à l'origine du cluster qui concerne son établissement : "je le déplore et nous sommes autant en colère que ceux qui s'expriment à la télé ou sur les réseaux sociaux. Il y a eu une erreur qui, je l'espère, ne se renouvelera pas

"Nous sommes autant en colère que ceux qui s'expriment à la télé ou sur les réseaux sociaux".

Patrick Lambruschini, directeur du centre hospitalier

 

La vaccination pour obtenir l'immunité

 

Enfin, il fut question de la campagne de vaccination qui devrait débuter sur le territoire "entre la mi-février et la fin-février", dès que les vaccins seront arrivés.

Les professionnels de santé seront les premiers concenés avant que les personnes à risque ne prennent le relais puis l'ensemble de la population majeure de l'archipel, ce qui représente environ 5000 individus.

Mais encore faudra-t-il convaincre les récalcitrants. Patrick Lambruschini concède qu'il s'agit là d'un "sujet délicat", mais selon lui, "il faut se faire vacciner pour obtenir l'immunité du territoire".

"Pour l'instant, c'est la seule solution", poursuit-il avant de laisser entendre que cela pourrait permettre "un jour peut-être de se réouvrir à la bulle atlantique". 

Cliquez ici pour écouter l'intégralité de l'entretien que Patrick Lambruschini a accordé à Marie Daoudal.