Crise en Nouvelle-Calédonie : l'accès à la clinique Kuindo-Magnin de Nouville, à Nouméa bloqué ce matin

Les équipes mobilisées sur le déblayage de l'axe routier qui mène à la clinique de Nouville, à Nouméa.
La clinique Kuindo-Magnin de Nouville est coupée du monde, ce dimanche 2 juin au matin. Aucune ambulance ni aucun personnel de santé n'a pu passer pour y accéder ou en sortir. En cause : un barrage au niveau du sénat coutumier. Les forces de sécurité sont sur site, pour débloquer l'accès.

Le personnel soignant et les patients étaient bloqués, ce dimanche matin, dans l'enceinte de la clinique Kuindo-Magnin de Nouville, à Nouméa. Les ambulances n'ont, elles non plus, pas pu accéder à l'établissement de santé.

Axe routier libéré

En cause : un barrage, érigé au niveau du sénat coutumier. Il n'a laissé passer aucun véhicule. Des coups de feu ont également été signalés dans la nuit. L'individu à l'origine des tirs est toujours recherché. 

Les voitures du personnel de santé de la clinique ont été bloquées, au niveau du rond-point du lycée Jules Garnier ce dimanche matin, pour laisser passer les engins de déblayage.

Les forces de sécurité et engins de travaux ont permis de rouvrir l'accès à la clinique, en fin de matinée. 

"Il y a eu une phase de plusieurs jours relativement calmes sur le quartier et cette nuit, il y a eu un moment de fortes tensions. Des effectifs du commissariat ont fait l'objet d'un tir d'arme à feu. Il n'y a pas eu de blessés, ni d'interpellation", explique le commissaire divisoinnaire Laurent Fresse. "On progresse lentement parce qu'on n'est pas à l'abri d'avoir une personne armée sur le secteur. Mais l'axe est à nouveau libre".

"On est là pour soigner, on n'a pas envie de subir ça"

Le personnel soignant, qui devait prendre son service à 6 heures du matin ce dimanche, a été bloqué pendant plusieurs heures. Ils a depuis rejoint la clinique Kuindo-Magnin, non sans crainte. "Tous les jours on se rend compte qu'après chaque petite lueur d'espoir, c'est rebelotte, on repart dans la tristesse de ne pas pouvoir travailler et soigner les gens", révèle un médecin de la clinique.

Un sentiment d'insécurité qui perdure. "On est là pour soigner, on n'a pas envie de subir ça. On a repris les urgences et les blocs opératoires. Donc, après la question, c'est est-ce qu'on va pouvoir travailler demain? On fait 70% de l'activité programmée du territoire, donc si on ne travaille pas, les patients vont s'accumuler et on va les recevoir dans des états beaucoup plus graves", poursuit le médecin.

Le reportage de Caroline Antic-Martin et Franck Vergès : 

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