"C'est surtout une grande déception, pour nous les élèves". Laurent est élève en deuxième année de CAP froid et climatisation, au CFA de Nouville. Il ne cache pas sa déception, face à la destruction de son outil de formation. "Le CFA avait été rénové l'année dernière, pour ses trente ans. Tout ça a été détruit", regrette l'alternant, interrogé par NC La 1ère ce mardi 4 juin.
Au-delà du choc de la destruction, c'est la suite de sa formation qui l'a rapidement inquiété. "Au début c'était compliqué, parce qu'on ne savait pas ce qu'on allait faire. Comment ça allait se passer avec les entreprises et pour passer les diplômes. On a eu des nouvelles du CFA, et ils nous ont dit que ça allait quand même continuer. Les cours vont être maintenus et on va quand même passer les diplômes", explique l'élève en CAP.
Trouver des locaux et reconstruire les ateliers
Au total, ils sont 250 alternants en formation à l'année sur site. Des apprentissages de dix-huit métiers dans les domaines de la restauration, des métiers du soin du corps, du bâtiment, de la production, et de l'automobile. Des salles de cours pratiques et théoriques situées à Nouville, parties en fumée dans les premières semaines de la crise sur le territoire.
Mais la Chambre des Métiers et de l'Artisanat l'assure : tout sera fait pour que le centre soit reconstruit. "Nous mettons tout en oeuvre aujourd'hui pour pouvoir essayer de reconstruire certains ateliers rapidement et trouver des locaux", indique Elizabeth Rivière, présidente de la CMA. "Les entreprises, elles aussi, ont été détruites, donc il est difficile aujourd'hui d'avoir les moyens de tout remettre en place. Mais nous faisons tout pour que dans les prochaines semaines, l'outil soit à nouveau disponible".
Il faut dire que l'outil d'insertion professionnel recense de nombreux jeunes, dont certains en difficulté au sein du système scolaire classique. "On aura besoin de ces métiers, aussi, pour reconstruire demain", ajoute la présidente de la CMA.
"On a eu peur pour nos diplômes"
Une formation qui alterne ateliers pratiques, cours théoriques et temps en entreprise. "On sait que ça va reprendre, mais on ne sait pas encore comment. Je pense que la pratique, on la fera directement en entreprise. Et pour le général, on le fera autre part", poursuit Laurent, élève en deuxième année de CAP.
Des alternants, qui en voyant leur structure de formation détruite, ont eu peur pour leur avenir. "Au CFA, on apprend un métier et une nouvelle vision de l'éducation. On arrivait pour certains à la fin du CAP, alors ça nous a donné l'impression d'avoir travaillé un an pour rien. On a eu peur pour nos diplômes", révèle l'élève.