À Cuba depuis 48 heures les boussoles s’affolent. Les nouvelles trajectoires dessinées par le président Obama seront tôt ou tard remises en cause par le président fraîchement élu Donald Trump. Mais dans quel délai et dans quelles proportions? Les cubains s’interrogent.
Le nouveau président milliardaire américain Donald Trump a été élu sur un programme électoral opposé à l’immigration, en faveur de port d’armes, niant le changement climatique et parsemé de propos sexistes et xénophobes.
L’embargo sans contrepartie
Mais à Cuba on retient surtout que cette élection a jeté une ombre sur la politique de réchauffement des rapports entre les Etats-Unis et Cuba initiée par le président sortant Barack Obama.
Donald Trump a toujours reproché à Obama d’être l’acteur d’une politique qui a fait des concessions au régime castriste sans exiger les contreparties qui s’imposent.
Donald Trump a toujours reproché à Obama d’être l’acteur d’une politique qui a fait des concessions au régime castriste sans exiger les contreparties qui s’imposent.
Changer ce qu’a décidé Obama
Franck Mora, ancien secrétaire adjoint de la Défense pour l'Amérique latine de 2009 à 2013, qui enseigne à l'Université internationale de Floride, a déclaré que le prochain président avait plusieurs options pour changer ce qu’a décidé Obama en faveur de Cuba (source Miami Herald). Le jour même de son investiture Donald Trump "peut tout simplement invalider par écrit la directive présidentielle d’Obama relative à la politique américaine sur Cuba". Le document n’a pas besoin d’être long, mais il doit être explicite estime Franck Mora.
Juste une instruction orale
Trump pourrait également «geler totalement le processus, et n'aurait pas besoin d'une nouvelle directive. Juste une instruction orale au secrétaire d'Etat. S'il le veut, il peut facilement briser les relations diplomatiques avec Cuba". Ce qui précède ne constitue pas forcément la priorité des priorités pour Trump. Mais le vote en sa faveur des cubano-américains opposés à la fin de l’embargo constitue une dette politique qui va l’amener forcément tôt ou tard à ne "peut-être pas tout renverser ... mais signifier qu'il revient au statu quo d’avant Obama”. Ou alors tenter d’arracher enfin à Raul Castro des avancées substantielles en matière de liberté et de respect des droits de l’homme.
L'élection de Trump et d'un Congrès Républicain a mis un terme à toute possibilité de lever l'embargo au cours des deux prochaines années. La voie législative n’existe plus.