"Pourquoi a-t-il cherché la merde ?" Très en colère le chef du groupe de danse marquisien. La tournée de deux semaines en Californie a viré au drame. Un de ses danseurs, pris la main dans le sac, espérait passer plusieurs kilos d’ice vers la Polynésie. Malgré ses avertissements. "Ce qui et important pour moi, c'est de ne pas toucher à la drogue : paka, ice...[tolérance zéro] je suis vraiment désolé pour un de mes danseurs, c'est quelqu'un qui est bien. Mais ce qu'il a fait, il est en train de salir peut-être le nom de mon groupe. Je ne suis pas d'accord...Ce qu'il a fait, ça m'a étonné".
L’affaire s‘ajoute aux nombreuses prises déjà réalisées par l'OFAST (office anti-stupéfiants) depuis le début de l’année. Un constat d’autant plus inquiétant que pour chaque saisie d’ice, les quantités échappées sont importantes. "En 2023, 24 kg d'ice ont été saisis. Nous sommes le 17 avril, on est bien au-delà des 24 kg. Je précise que pour certaines affaires qui sont jugées aux Etats-Unis, la drogue saisie aux Etats-Unis était destinée à la Polynésie française. Donc il faut comptabiliser cette drogue qui est saisie là-bas, parce qu'elle n'était pas destinée pour [le marché des] Etats-Unis", explique le procureur général près la cour d'appel, Thomas Pison.
Pour l'appât du gain
Le danseur, d’origine wallisienne, âgé d’une trentaine d’années, est toujours retenu aux Etats-Unis. Son avenir dépendra des autorités américaines. Actuellement, selon nos informations, il y aurait une dizaine de Polynésiens incarcérés aux Etats-Unis pour différents trafics de stupéfiants. "Pour des raisons de coopération, certains, selon les services qui les ont interpellés à Los Angeles, restent aux Etats-Unis et sont jugés par les Américains. D'autres en revanche, par l'information, nous sont renvoyés et ils sont jugés à l'arrivée au fenua", ajoute le procureur général.
Le trafic d’ice touche aujourd’hui tous les secteurs de la société polynésienne. Face à son attrait économique, certains dealers déjà condamnés n’hésitent plus à récidiver.