Les faits remontent au 9 janvier 2022. Une manifestation contre la mise en place du passe sanitaire est organisée par le collectif Ensemble et Libre. Le cortège - plusieurs centaines de personnes - marque un premier arrêt devant la résidence du préfet qui ne sort pas de chez lui. La situation reste calme.
Le parcours, préalablement déclaré en préfecture dirige ensuite les manifestants vers la rue Amiral Muselier où réside Stéphane Claireaux alors député de l’archipel. À l’approche du cortège, il sort sur le perron de sa maison.
À lire aussi : Le député de Saint-Pierre et Miquelon Stéphane Claireaux agressé lors d'une manifestation anti pass sanitaire
Une partie des manifestants a déjà dépassé sa résidence quand l’ancien député reçoit des projectiles constitués de goémon et de cailloux. Un véhicule contenant des algues se trouvait dans le cortège. Le masque de l’élu est arraché. Notons qu’il est alors positif à la covid 19. Les images font rapidement le tour des médias nationaux, le président Emmanuel Macron a même réagi.
Le député ne porte pas plainte contre les manifestants. Une enquête de flagrance est rapidement ouverte. C'est à la suite de cette enquête que sont mis en examen les six prévenus présents en salle d’audience. Stéphane Claireaux lui n’est pas là. Il n’a pas souhaité être représenté ni se constituer partie civile.
À la barre, un prévenu évoque "un geste d’énervement, un geste réflexe". La plupart présentent des regrets. "Un acte malheureux" dit un autre. La période difficile est également soulignée. « C’est toujours regrettable une fois que c’est fait » confie l’un des prévenus. Du côté des deux avocats de la défense, on rappelle le contexte politique, sanitaire et social.
Vous avez porté atteinte à un élu de la République
Yves Couroux, procureur de la République à Saint-Pierre et Miquelon
Après plusieurs heures d’audience le délibéré tombe en début d’après-midi : ils sont reconnus coupables des faits de violence qui leur sont reprochés, ainsi que des circonstances aggravantes dont celle d’avoir ciblé un élu de la République. Les six manifestants sont condamnés à cinq mois d’emprisonnement avec sursis. Une peine en deçà de ce qui était requis par le procureur de la République. Il appelait lui à 18 mois d’emprisonnement avec sursis.
Les six manifestants ont 10 jours pour faire appel de cette décision de justice s'ils le souhaitent.