Originaire de Saint-Pierre et Miquelon, Tiffany est une véritable touche-à-tout. Elle a exercé dans la restauration puis a été cheffe d’entreprise dans le secteur de la prestation de service jusqu’en 2017.
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Suite à un événement personnel, Tiffany a un déclic. Il lui faut trouver sa voie et exercer un métier de passion. Après de longues années d'hésitation entre deux matériaux naturels, elle s'oriente vers les métiers du verre.
"C’est une matière tellement hypnotisante, un dur défi de réalisation pour moi."
Grâce aux aides de la collectivité territoriale pour la formation professionnelle, Tiffany arrive fin 2018 en métropole pour y préparer un CAP d’arts du verre et du cristal à l'université régionale des métiers de l'art et de l'artisanat d'Albi.
Une formation en apprentissage qui se déroulait tantôt chez son maître d'apprentissage à Cordes-Sur-Ciel, à une heure de Toulouse, tantôt à l'annexe de l'école à Sorèze, à deux heures du lieu d'habitation de Tiffany.
Une femme déterminée
Cette première année ne s'est pas faite sans difficultés. Dans le cadre de son apprentissage, elle était principalement affectée à des taches de vente et de ménage. Ne pratiquant qu'en entreprise et déterminée à obtenir son diplôme, elle s'est lancée dans la recherche d'un nouveau maître d'apprentissage.
C'est ainsi qu'elle arrive à la frontière espagnole chez son nouveau maître d'apprentissage François Brillard dans l'entreprise Les Verriers de Saint-André, un atelier artisanal de verrerie soufflée spécialisé dans les arts de la table et la décoration.
Après l'obtention de son CAP, elle décide d'intégrer le lycée technique Jean Monnet, l'école nationale du Verre, à Moulins. Tiffany poursuit son apprentissage dans la même entreprise où elle s'épanouit et suit actuellement un brevet des métiers d’Art, Souffleur de verre qui se terminera en 2022.
Des pièces uniques
Ses créations varient en fonction des commandes et de ses inspirations. Cet art a demandé à Tiffany un travail sur elle. "J'étais une personne un peu maladroite, impatiente et très active. Dans un milieu rempli de verre ce sont des traits de caractère qui ne sont guère recommandés."
Elle travaille une matière à 1400 degrés, elle la souffle, la façonne, et lui donne toutes les formes dont elle a envie. C’est un travail qui réclame des efforts au quotidien car le poids de certaines pièces peut être conséquent. C'est une matière qu'on ne peut pas toucher avec les mains.
"C'est un métier aussi physique que mental. Les brûlures sont quotidiennes. On apprend à gérer la douleur, la chaleur et la frustration"
L'art du verre lui permet de s'épanouir chaque jour. "Quelle satisfaction, de pouvoir contempler sa pièce une fois finie ! De pouvoir se dire que l'on a fabriqué cela de ses propres mains et à la sueur de son front, c'est très valorisant."
Tiffany souhaite voyager et acquérir plus de savoir-faire. Mais l'objectif de la jeune Saint-Pierraise est de revenir travailler sur le territoire et d'y créer un atelier. Elle souhaite vendre des produits décoratifs et utiles aux habitants de l'archipel mais aussi aux touristes. Elle a aussi pour projet de proposer des stages d'initiation aux jeunes pour éventuellement "donner goût à d'autres de faire ce métier qui se perd de plus en plus pour laisser place aux usines".