Des abeilles géomètres pour cartographier les ressources mellifères de Vieux-Habitants

Des abeilles sentinelles de la biodiversité ©Eric Stimpfling
Le réchauffement climatique est une menace de plus pour les abeilles et leur activité. D’où cette expérimentation originale : l'installation d'un rucher à Val de l'Orge, à Vieux-Habitants. Une initiative de l'Agence des 50 pas géométrique. Il s'agira d'utiliser les abeilles pour cartographier les ressources mellifères dans toute la zone.

À l'anse du Val de l’Orge à Vieux-Habitants, le site sert de havre à quelques pêcheurs de la commune et accueille depuis peu un petit rucher.
Une initiative portée par l’Agence des 50 pages géométriques qui est en charge de la gestion de cette zone littorale d’une superficie de 11 000 m².

Pour Camille Pélage, président de l'Agence des 50 pas géométriques, la mission de l'institution est diverse.

C’est vrai que l'on a tendance à aborder la question des 50 pas géométriques simplement comme une contrainte mais, c’est aussi un espace qui participe à notre équilibre naturel. Et là, à travers les abeilles, on veut montrer qu'il y a certainement une qualité floristique particulière sur cette bande.

Camille Pélage, président de l'Agence des 50 pas géométriques de Guadeloupe

Pour aller butiner, les abeilles sont capables de se déplacer jusqu’à 3 kilomètres autour de la ruche. L’agence des 50 pages géométriques va donc utiliser les butineuses pour dresser la cartographie végétale du site.

Installées le 12 novembre dernier, les deux colonies d’abeilles affichent déjà une belle activité. Pour preuve, la hausse de l’une des deux ruches est déjà pleine d’un miel foncé. A priori, du bois rouge carapate. Un miel très rare car la floraison de cette essence de bois, que l’on ne trouve qu’en Basse-Terre est aléatoire.

Chaque année, on va faire quatre prélèvements. Cela nous permettra de suivre s'il y a une évolution sur les arbres mellifères dans cette zone. Cela va nous permettre de donner des informations sur les types d’arbres qui sont visités par les abeilles ici, mais aussi de donner des informations à l’Agence des 50 pages géométriques, à la mairie de Vieux-Habitants, et à nous aussi apiculteurs.

Benoît Foucan, ingénieur apicole "O Miel"

Prévue sur trois ans, l’expérimentation pourrait, en cas de résultats probants, être étendue à d’autres zones du littoral.

C'est aussi une manière pédagogique de reprendre possession du lieu et de faire de la pédagogie pour dire aux gens de la zone, aux administrés, aux gens de Val de l'Orge, qu’on va faire ici un lieu de vie avec l’activité agricole autour de l'apiculture, mais aussi avec la pêche qu'on va redémarrer.

Jules Otto, maire de Vieux-Habitants