Dans la baie de la Havane, se détache la silhouette de 133 mètres d’un sous-marin d’attaque Russe de dernière génération.
Un submersible à propulsion nucléaire précédé quelques instants plus tôt de trois autres bâtiments: un remorqueur, un navire ravitailleur et une frégate.
Les marins, en uniforme sur les ponts, ont été accueillis par 21 coups de canon.
Les vaisseaux les plus modernes au monde
Les exercices navals russes ne sont pas rares à Cuba mais cette flotte impressionne surtout par sa qualité.
Le sous-marin particulièrement furtif "Kazan" et la frégate "Gorshkov" figurent parmi les vaisseaux les plus modernes au monde. Leurs silos verticaux leur offrent tous deux la capacité d’embarquer des missiles de croisière longue portée dont le fameux missile hypersonique zircon. Une arme susceptible d’être équipée de têtes nucléaires pouvant évoluer jusqu’à Mach 9 et réputé impossible à intercepter.
Le ministère des forces armées révolutionnaires cubain a fait savoir qu’aucun de ces navires ne transporte d’arme nucléaire. Une information confirmée par l’administration américaine qui surveille néanmoins de très près ce déploiement à moins de 170 kilomètres des côtes de la Floride.
Tout le long de l’étroit chenal d’accès à la baie de la Havane, les badauds étaient nombreux à être venu saluer l’escadre dont la visite ne semble pas inquiéter outre mesure.
Je pense que la Russie pourrait nous aider un peu plus, mais elle doit d'abord mettre fin à la guerre avec l'Ukraine.
Osvaldo Sánchez - habitant de la Havane
Je ne pense pas qu'il se passera quoi que ce soit (avec cette visite). La rivalité avec les États-Unis est historique, et depuis la guerre avec l'Ukraine, tout est beaucoup plus tendu.
Doris Vera - habitante de la Havane
La Caraïbe est en réalité le théâtre d’un face-à-face stratégique tendu entre la Russie et l’OTAN, notamment depuis que le président américain Jo Biden, tout comme le président français Emmanuel Macron, a récemment autorisé l’Ukraine à frapper le sol russe avec les armes qui leur ont été livrées.
Si quelqu'un pense qu'il est possible de fournir de telles armes [ndlr : de longue portée] à une zone de guerre pour frapper notre territoire et nous créer des problèmes, alors pourquoi n'avons-nous pas le droit de fournir nos armes de la même catégorie à ces régions du monde [d']où il y aura des frappes sur les installations sensibles des pays qui agissent ainsi contre la Russie ?
Vladimir Poutine – président de la Fédération de Russie (5 juin 2024)
Puisque l’OTAN est partie prenante du conflit ukrainien aux portes de la Russie, Vladimir Poutine s’invite sur le palier des Américains. À Cuba d’abord et probablement au Venezuela dans la foulée. Une atmosphère qui n’est pas sans rappeler la crise des missiles durant la guerre froide.
Pour la Havane il s’agit de montrer que l’île compte des alliés fidèles. Face à l’embargo américain qui l’isole et génère une grave situation économique.
Nous soutenons le retrait de Cuba de la liste américaine des sponsors du terrorisme. Il est tout à fait anormal qu'un État inscrive Cuba sur la liste des pays qui soutiennent le terrorisme, alors que les États-Unis eux-mêmes, avec leurs satellites, tentent de maintenir leur hégémonie déclinante sur les affaires mondiales en recourant à la terreur pure et simple.
Sergueï Lavrov - Ministre russe des Affaires étrangères (12 juin 2024)
Cuba n’a de toutes les façons guère d’autres choix que de se rapprocher des BRICS, Russie et chine en tête, les liens diplomatiques entre ces différents pays tendent à se resserrer de jour en jour.