Dhoihir Dhoulkamal, le ministre comorien des affaires étrangères s’est fait passer pour un Mahorais pour frauder la sécurité sociale à la Réunion

Le patron de la diplomatie comorienne en allocataire de la Cmu à la Réunion. Une nouvelle fracassante dont le régime Azali Assoumani que l’on imagine gêné aux entournures, se serait bien passé.
Le microcosme politique s’est réveillé ce samedi 03 octobre avec le tout nouveau ministre des affaires étrangères comorien, Dhoihir Dhoulkamal en Une du « Journal de l’Ile de la Réunion » : « ministre aux Comores, allocataire de la Cmu à la Réunion ». Ce titre qui a eu l’effet d’une bombe n’en finit pas de créer des remous. Un ministre comorien à la tête d’un ministère régalien qui fraude à la Cmu depuis au moins 10 ans, ça fait tâche. Du côté du pouvoir comorien, que l’on imagine gêné aux entournures, c’est le silence radio. Tout juste avons-nous eu droit à un tweet énigmatique du porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie : « fort heureusement à l’autre ministre, on reconnait la présomption d’innocence alors qu’il y a plaintes et parties civiles mais à bon banania, on ne lui reconnait pas ce droit alors qu’il n’y a pas eu dépôt de plainte ».

Un journaliste de l’île de la Réunion nous confirme que la Sécurité sociale va porter plainte pour fraude. A cette nouvelle, un partisan de la Convention pour le Renouveau des Comores, principal parti au pouvoir dont Azali Assoumani est le président d’honneur, soupire : « ces méthodes sont courantes chez les immigrés sans exception, maintenant au vu du parcours professionnel de Dhoulkamal, cette fraude est inadmissible. Il en sort surtout affaibli et il est évident qu’il ne peut être la voix des Comores ». Il ajoute qu’une démission « serait plus sage ».
Pour cet opposant, cette nomination dénote « la légèreté d’un Azali Assoumani obnubilé par la politique politicienne, lequel n’a aucune vision sur l’intérêt réel des Comores ». Il rappelle que le chef de l’Etat a mis plusieurs mois avant de nommer un ministre des affaires étrangères suite à la démission de Souef Mohamed Elamine en juillet dernier.  Et le choix de Dhoulkamal prouve de manière non équivoque que Azali se soucie plus de la politique de son pouvoir.

A ce propos, Dhoihir Dhoulkamal a fait une déclaration pour le moins étrange lors de sa première sortie en tant que patron de la diplomatie, le 1er octobre. Il a évoqué un concept inconnu jusqu’ici pour les relations internationales : celui de de « la diplomatie intérieure ». Cet observateur note « que la lettre de mission de Dhoulkamal est donc plus portée sur la politique intérieure, notamment convaincre Anjouan et ses partisans d’une tournante anjouanaise en 2021 ne doit pas être inscrite dans l’agenda national, d’où son concept antinomique de diplomatie intérieure ».

Toujours est-il que pour beaucoup, cette nomination au ministère des affaires étrangères est une récompense pour services rendus . En effet, cet ancien vice-président de l’Assemblée nationale comorienne est le principal rédacteur du rapport parlementaire controversé sur la citoyenneté économique, sur la base duquel, un juge d’instruction a placé l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi (ennemi intime de Azali Assoumani) en détention provisoire sans jugement depuis plus de deux ans.  

Pour autant, il faut noter que les réseaux sociaux se sont souvent fait l’écho de la fraude supposée aux allocations du désormais patron de la diplomatie comorienne. Dès l’annonce de sa nomination la semaine dernière, plusieurs internautes ont publié son attestation de droits à l’assurance maladie datant de 2018.  La seule différence, c’est qu’un journal ayant pignon sur rue en a fait sa Une, avec à la clef un article fouillé qui ne laisse guère de place au doute ou alors très peu.
En tout cas, « cette nomination ne devrait pas gêner la France ; en effet, elle est au moins sûre que Dhoihir Dhoulkamal a les poings et mains liés par sa fraude en tant que mahorais, et que dès lors n’osera pas revendiquer Mayotte qui est pourtant la pierre angulaire de la diplomatie comorienne depuis son accession à l’indépendance en 1975 », fait remarquer un opposant au régime Azali Assoumani.