Volontaires jeunes cadets : cohésion et discipline pour surmonter les difficultés

La tyrolienne, c'est l'affaire de tous.
4ème édition des volontaires jeunes cadets qui se passe durant toute cette semaine à Tautira. Un dispositif destiné à des jeunes de 16 à 18 ans en situation de persévérance scolaire, comme on dit. En clair, certains d'entre eux ont des difficultés de comportement ou sont en décrochage scolaire. L'objectif est de créer une cohésion de groupe et d'inculquer les valeurs d'entraide et de dépassement de soi.

Une jambe tendue à la verticale pour trouver l’équilibre. Une tyrolienne qui ne demande qu’à être tendue correctement, et voilà un adolescent vêtu d'un treillis militaire qui s'élance sur la corde à la force des bras.

Aucun danger pour lui et tous ses camarades qui attendent impatiemment leur tour. 

Ce sont les jeunes cadets volontaires encadrés par des réservistes du RSMA en plein exercice. "Si tu dois aller en mission, et qu'il faut franchir une rivière, il y en a un qui va traverser la rivière en nageant avec la corde pour atteindre l'autre rive et l'attacher à un arbre", explique Maruhi Tupuaitua élève au lycée professionnel de Faa'a. De cette façon, les autres peuvent franchir plus facilement la rivière grâce à la tyrolienne et à la cohésion.

Très motivés

En groupe, les difficultés sont donc plus facilement surmontables.

Travailler ensemple pour plus d'efficacité, c'est donc l'un des objectifs de ce stage pas comme les autres. "Ca m'a appris à être en équipe, et de s'entraider, on est une famille", confie le jeune Teipi Kipuhia, qui lui aussi vient du lycée professionnel de Faa'a.

Dans le cadre du Dispositif jeunes cadets volontaires, ce sont 40 jeunes gens et filles de 16 à 18 ans qui forment la promotion 2024/2025, plus motivés que jamais. "J'avais cette envie de venir au RSMA, d'apprendre un peu plus...on fait de belles rencontres, ça se passe bien", déclare Erwin Dean, élève au lycée du Diadème à Pirae. 

Un dispositif qui "a pour vocation de permettre à des jeunes en difficulté scolaire, qui sont à la limite du décrochage scolaire, de pouvoir venir en hébergement collectif pendant 4 fois une semaine durant l'année scolaire, de manière à être dans une dynamique de cohésion, de partage, de respect d'autrui, d'autorité ce qu'ils recherchent également", remarque le lieutenant-colonel Christian, cadre réserviste au service militaire adapté.

L'atelier des noeuds.

Outre les exercices physiques comme la tyrolienne, des exercices de réflexion sont aussi proposés proposés aux jeunes. Notamment avec l’atelier des nœuds : de chaise, de cabestan ou encore de jambe de chien. Rien de compliqué mais il faut de la discipline. "C'est un levier sur lequel on joue, pour les intéresser, qu'ils soient plus concentrés, et les faire se dépasser. Avec le treillis c'est plus facile que [l'habit du] professeur, il y a le respect de l'uniforme à Tahiti qu'on trouve plus qu'ailleurs. Donc pour nous, c'est un levier intéressant à utiliser avec les jeunes volontaires cadets", souligne l'adjudant-chef François, chef de section du dispositif VJC.

"Résultats incroyables"

Volonté et discipline, deux ingrédients qui font toute la différence. "Dans la majorité des cas, les résultats sont absolument incroyables au cours de l'année, parce que ce sont des jeunes qui retrouvent confiance en eux, qui sont fiers d'avoir entrepris des choses qu'ils n'avaient jamais faites, [qui sont] fiers de vivre tous ensemble avec des règles de vie qu'ils ne connaissaient peut-être pas, fiers de vivre sans smartphone etc.", avance 
 Cathy Beljouali, professeur d’anglais à Mahina.

Le dispositif Volontaires jeunes cadets a démarré en 2021, sous la houlette du RSMA, de la DGEE et du vice-rectorat. Sa particularité est de permettre aux professeurs et aux cadres militaires de travailler ensemble.

Le reportage d'Ismaël Tahiata :

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