Ce mercredi 9 octobre devant la préfecture, une partie de la filière avicole organisait une distribution gratuite d'œufs issus d'une surproduction des éleveurs producteurs.
Regardez ci-dessous le reportage de Réunion la 1ère :
Une nouvelle concurrence bouge les lignes
Le marché des poussins péï ressemblait jusqu’en 2023 à un long fleuve tranquille. Couvée d’or, unique acteur sur la place, organisait à sa guise la filière locale de poussins âgés d'un jour destinés à la consommation. Les fermiers du sud, groupement créé en 2010, producteurs de volailles décident à leur tour de se lancer dans la production de poussins destinés aux élevages locaux.
Pour le groupement, le début de l’aventure passe par l’importation de poussins vivants en provenance de l’hexagone. Une initiative pas concluante en raison de leur taux de mortalité élevé. D’où l’idée d’importer des œufs et de les faire éclore localement.
Un marché dérégulé
Le couvoir de Saint-Joseph importe jusqu’à 70000 œufs par semaine. Ce sont autant de poussins que Couvée d’Or, écloseur historique, n’écoule plus auprès des producteurs de poulets de chair. Les plannings de production en place ne correspondent plus aux besoins du marché.
Un nouvel acteur qui arrive sur le marché de l’île de la Réunion vient perturber notre activité, on a perdu en gros 25% depuis le démarrage du nouvel outil.
Hervé Donnars, directeur de Couvée d'Or
Des milliers d'œufs sur les bras
Les contrats passés entre Couvée d’Or et les éleveurs reproducteurs obligent l’écloserie à écouler la production de ses partenaires. Elle se retrouve depuis l’arrivée de son concurrent, avec des milliers d’œufs qu’elle ne peut mettre en couveuse. Voilà ce qui explique l’opération de distribution d’œufs gratuite devant la préfecture ce mercredi.
Quid de l’avenir pour les éleveurs reproducteurs
Certains éleveurs reproducteurs craignent des baisses de commandes de la part l’unique acheteur Couvée d’Or. Qui dit diminution des commandes, dit menaces directes sur l’existence même de ces professionnels.
Un œuf à 0,034 euros
Moins d’œufs vendus serait une catastrophe pour certains producteurs. Les prix imposés par le client historique Couvée d’Or ne leur permettent pas de vivre décemment du fruit de leur labeur.
Je ne gagne pas ma vie avec mon activité, je m’interroge sur mon avenir.
Un agriculteur excédé
Les cent œufs à 3,40 euros, un prix qui n’a pas bougé depuis des années. Il est compliqué pour ces fournisseurs de faire face à l’inflation galopante. Le chapitre des dépenses a connu des hausses vertigineuses : eau, électricité, alimentation tout a augmenté, sauf les recettes. L’idée de faire jouer à leur tour la concurrence fait son petit bonhomme de chemin chez les éleveurs. L’arrivée d’un concurrent n’a pas fini de faire bouger les lignes chez les aviculteurs réunionnais.