Marc Gérard ou une fidélité sans limite à la droite Réunionaise. Cet ingénieur à la retraite, né le 6 avril 1929 à Saint-Denis et père de 3 enfants a toujours défendu les couleurs de son parti le RPR contre vents et marées. Son Ti’nom d'ailleurs selon ses proches c'était "la guerre civile" un sobriquet donné par ses camarades du lycée Leconte de Lisle et certains de ses amis du RPR en raison de ses légendaires coups de colère.
Défenseur de l'ordonnance Debré
Son nom est longtemps resté associé à l'ordonnance Debré du 15 octobre 1960. Il était un farouche partisan de ce texte qui encadrait la mutation de 13 réunionnais vers l'hexagone. En 1960, en pleine guerre d'Algérie, le Gouvernement avait pris des mesures pour garantir le maintien de l'ordre, la sauvegarde de l'Etat, la pacification de l'Algérie (qui faisait parti de l'Outre-mer français).L'ordonnance Debré concernait les fonctionnaires dont le comportement était "de nature à troubler l'ordre public". Les préfets des DOM avaient ainsi le pouvoir, sans autre formalité, de muter un fonctionnaire sur un autre poste en Métropole.Treize fonctionnaires à La Réunion ont, du jour au lendemain, dû faire leurs valises victimes de cette ordonnance. Marc Gérard opposé au "largage" de La Réunion avait accepté la vice-présidence de l’Association Réunion département français (ARDF), de 1963 à 1968.
Un militant politique engagé
L'engagement politique de Marc Gérard commence avec une prise de parole au Jardin de l’Etat à Saint-Denis lors d’un rassemblement (30 mai 1968) organisé par l’Association Réunion Département Français (ARDF). Devant plusieurs milliers de personnes, il clame sa fidélité au général de Gaulle . Conseiller municipal de la commune de Saint-Denis (1971), nommé 2e adjoint au maire Auguste Legros, responsable de l’urbanisme et co-responsable aux finances (1971-1989), il est réélu conseiller municipal d’opposition à la mairie de Saint-Denis gérée par Gilbert Annette puis par Michel Tamaya (1989-1995).
Fidèle à ses idées, il s’est déclaré en faveur de la candidature de Michel Debré à l’élection présidentielle face à Valéry Giscard d’Estaing (1981). Conseiller régional, représentant la commune de Saint-Denis dans le premier Conseil régional de l'histoire de La Réunion(1974-1983), il figurait aussi sur la liste Union Départementaliste menée par Michel Debré, vice-président (1986-1993). Marc Gérard a été aussi Conseiller général (1982-1988) et président de la commission des finances du Conseil général, et à ce titre président du Conseil des rivages français de l’océan Indien, administrateur du Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres (1976-1992) et président du comité des prêts de la Réunion auprès de la Caisse des dépôts et consignations.
Membre de l’UNR, Union pour la Nouvelle République (1971), à la demande pressante de Michel Debré, il accepte d’en être le secrétaire (1971-1983). Président de la fédération départementale du RPR (1983-1990), il est resté jusqu'au bout un militant fidèle sa formation politique.
Un passionné de Météo
Marc Gérard était un passionné de Météo et des caprices du climat. Il avait fait d'abord des études d’agronomie à Lille (Nord), seconde année à la Sorbonne à Paris pour être ingénieur. Comme beaucoup de Réunionnais de sa génération, il a remporté le concours d’entrée à l’école de la Météorologie nationale à Saint-Cyr (Yvelines). Il est intégré à la Météorologie en tant qu’ingénieur stagiaire (1949). Directeur adjoint de la Météorologie du Sénégal et de la Mauritanie (1951) et chargé de la création et du remplacement de 11 stations Météo sur les deux territoires (1951-1953). Il travaillera ensuite en Mauritanie puis comme prévisionniste à Dakar Yoff (aérodrome de Dakar) au Sénégal jusqu'en1961.
Il prend ensuite la direction de Tananarive, à Madagascar, en tant que Prévisionniste, puis responsable des Transmissions (1961-1963). Marc Gérard retrouve son île natale en tant que responsable du réseau climatologique (1963-1965), chef prévisionniste (1965-1969), adjoint au directeur, responsable de la surveillance des cyclones (1969-1985) et enfin responsable des infrastructures météorologiques des îles Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova et Europa et de l’entretien de leurs installations.
Un militant associatif
Sur le front associatif, Marc Gérard s'était aussi montré particulièrement actif. Créateur et membre de l’Union départementale des associations de parents d’élèves PEEP, président de la Mutuelle Age d’Or et Santé devenue Mutuelle Générale des Salariés de la Réunion (MGSR), président de l’Association réunionnaise des membres de la Légion d’honneur, vice-président de l’Office national du Mérite, président de l’Association des Palmes académiques et enfin embre du Lion’s Club Doyen de Saint-Denis. Les obsèques de Marc Gérard auront lieu ce dimanche 6 août au funérarium de Prima.
L'hommage des élus
Cyrille Melchior, le président du Conseil départemental rend hommage ce vendredi à Marc Gérard: "Je veux rendre hommage à l’homme d’engagement qu’il était, passionné par l’action publique et politique. Il aura contribué, dans ses mandats respectifs, à défendre l’intérêt général, celui de nos concitoyens et tout particulièrement des Dionysiens. Je veux aussi saluer la mémoire d’un sportif courageux, combatif et déterminé. A sa famille et à ses proches, j’adresse en mon nom personnel et au nom de l’ensemble des Conseillers départementaux mes condoléances les plus sincères."
Hommage aussi de l'actuel président de la Fédération Départementale des Républicains. Pour Michel Fontaine, "nous gardons en mémoire des moments forts et inspirants passés en sa compagnie, et son héritage continuera de nous guider dans nos actions futures. Sa détermination et ses idéaux resteront une source d'inspiration pour tous ceux qui ont eu le privilège de le connaître. En ces moments de deuil, nous tenions à présenter nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches."
Pour René-Paul Victoria, "La Réunion perd un très grand serviteur"
René-Paul Victoria, l'ancien député-maire de Saint-Denis et président de l'association "Le Gaullisme au coeur-La Réunion 974" se souvient de ses années passées aux côtés de Marc Gérard; "La Réunion perd un très grand serviteur. Sur le plan professionnel d’abord, où en qualité de Chef prévisionniste à Météo France il a beaucoup oeuvré pour assurer la sécurité de notre territoire. Sur le plan politique ensuite, où il s’est investi avec responsabilité et courage pour défendre la départementalisation et notre appartenance à la France. Ancien Président du RPR, il s’est toujours battu pour l’unité de notre famille politique et a été de tous les combats pendant plus de trente ans, fidèle aux valeurs gaullistes qui
étaient les siennes. Je retiendrais également le grand batisseur de Saint-Denis qu’il était, aux côtés d’Auguste Legros. Les Dionysiens garderont en mémoire le visionnaire, l’humaniste, l’homme toujours sensible à la situation des plus fragiles. Marc GÉRARD était une personne de caractère et de responsabilité, qui avait le sens de l’intêret général chevillé au corps. Son engagement permanent et son abnégation forçaient l’admiration de beaucoup d’entre nous et même de ses opposants. Pour avoir été à ses côtés pendant de nombreuses années, je garderai l’image d’un homme droit, intègre et doté d’une grande force de conviction. Je lui exprime naturellement ma reconnaissance pour ses conseils, sa fidélité et son amitié. A ses enfants, Charles-Henri, Dominique et Christian, je présente mes sincères condoléances et le témoignage de toute ma sympathie."