Elections législatives 2024 : le RN ne veut plus des menus de substitution dans les cantines réunionnaises

Assiette de cantine scolaire à La Réunion
Lors du débat d’entre-deux tours de la 2e circonscription, Karine Lebon, candidate du Nouveau Front Populaire, a interpellé Christelle Bègue, son adversaire du Rassemblement National sur la suppression des menus de substitution à la cantine. Les deux enseignantes opposent leurs visions de l’Ecole : entre respect des spécificités et égalité républicaine.

Après la polémique autour de la commémoration de la « Fet kaf » celle de l’instauration du menu unique dans les cantines ? Cette mesure déjà appliquée dans certaines écoles de l’Hexagone par le RN suscite l’indignation du Nouveau Front Populaire.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Législatives 2024. Le Rassemblement national veut mettre fin aux menus de substitution dans les cantines réunionnaises. ©Réunion la 1ère

Karine Lebon inquiète pour les malbar et les zarab

Lorsque Karine Lebon ( NFP) affirme que la suppression du menu de substitution est une mesure du programme du Rassemblement National, la députée sortante se trompe. Néanmoins sa crainte n’est pas illégitime car la mesure est déjà appliquée par l’extrême droite à Morières-lès-Avignon, commune du Vaucluse administré par un maire RN. 

Christelle Bègue milite pour une égalité de traitement


Dans sa réponse , Christelle Bègue considère que l’école républicaine ne doit pas et ne peut pas se conformer aux spécificités de chaque communauté. La candidate du Rassemblement National souhaite un retour aux pratiques plus anciennes, quand la question de la substitution n’était même pas à l’ordre du jour.

La réponse de Christelle Bègue (RN)

Que dit la loi ? 

Dans sa décision rendue le 11 décembre 2020, le Conseil d’État considère que les collectivités territoriales gestionnaires d’un service  de restauration collective n’ont aucune obligation de proposer des repas de substitution dès lors que le principe de laïcité (article 1er de la Constitution) interdit à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes relatives à l’organisation d’un service public.

Toutefois, le Conseil d’État juge également que “ni les principes de laïcité et de neutralité du service public, ni le principe d’égalité devant le service public n’interdisent aux collectivités de proposer des menus de substitution”. 

En d’autres termes, la mise en place d’un menu de substitution n’est ni obligatoire, ni interdite.