L’aéroport Roland Garros a connu une animation peu commune dans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 novembre. Une attaque terroriste de grande ampleur a été simulée. 80 figurants ont joué les victimes, parfois blessées plus ou moins grièvement. 300 personnels issus des forces de l’ordre, des secours à la personne et d’autres service de l’Etat sont intervenus. Les deux assaillants ont été neutralisés.
Dans la nuit de jeudi 21 au vendredi 22 novembre, des coups de feu retentissent dans le hall de l’aérogare Roland Garros. Il s’agit d’une simulation d’une attaque terroriste par deux individus armés d’armes automatiques. Les premiers à intervenir sont les agents de la Police aux Frontières. Équipés de gilets pare-balles lourds, de casques et d’un bouclier de protection contre les balles, ils arrivent à neutraliser le premier assaillant.
Le second est retranché avec des otages au niveau –1, là où se trouvent les toilettes. C'est au tour du RAID d’entrer en action pour libérer les otages et neutraliser le deuxième terroriste. Deux morts sont à déplorer parmi les otages.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
Ce scénario catastrophe est obligatoire dans chaque territoire français à la suite des attentats de 2015., Le dernier de cet ampleur avait eu lieu au Ciné Palmes l'année dernière. Un autre exercice avait eu lieu le 4 septembre dernier au niveau de la station Bancoul du téléphérique Papang. Pour cet exercice, ce ne sont pas moins de 300 personnels qui sont intervenus.
En premier lieu, il y a eu les forces de l’ordre. Ici, ce sont les agents de la Police aux Frontières (PAF), puis ceux du RAID qui sont intervenus. Ils ont été épaulés par les militaires de la Brigade de Gendarmerie des Transports Aériens (BGTA) basés à l’aéroport de même que les agents des Douanes.
Une fois les lieux sécurisés, c’est au tour des services de secours à la personne d’intervenir. Pour l’occasion, les 4 SAMU de l’île ont été mobilisés, de même que les pompiers du SDIS Réunion. Pour rendre plus crédible leur action, 80 figurants ont joué les victimes, avec des blessures par balles pour certains, d'autres ne parlaient pas français. Chacun des acteurs avait une fiche signalétique répertoriant les lésions subies pour ceux qui jouaient le rôle des victimes inconscientes.
Pour coordonner toutes ces actions, une cellule de crise a été déclenchée, en préfecture mais aussi sur les lieux de l’exercice. Les services de l’Etat veillent à la remontée efficace des informations et à la bonne coordination entre tous les intervenants.
Le site de l’aéroport n’a pas été choisi par hasard. La vaste aérogare comporte plusieurs niveaux et de nombreux recoins. Il y est facile pour des terroristes de se cacher, de même que pour les victimes. Si pour cet exercice il n’y avait que 80 figurants, l’endroit peut accueillir plus de 1000 passagers aux heures de pointe, sans compter les familles qui les accompagnent.
Pour chacun de ces entraînements, la justice intervient également. Avec l’aide de la Police Scientifique, elle s’assure que tous les indices soient bien recueillis pour diligenter l’enquête à suivre. Dans la réalité, l’aéroport Roland Garros aurait été fermé au moins pour 24 heures pour les besoins de l’investigation. Les vols auraient été détournés vers d’autres aérogares de la zone. En conséquence, les voyageurs au départ doivent également être pris en compte.
Ces exercices annuels sont indispensables. Les effectifs ne sont pas toujours les mêmes d’une intervention à une autre, d’une année sur l’autre. Des retours d’expérience à chaud, mais aussi à froid plusieurs jours après chaque opération. Pour cela, des observateurs suivent toutes les actions, des forces de l’ordre jusqu’aux secours en passant par les cellules de crise pour évaluer les points forts et ceux qu’ils restent à améliorer.