Les alliances de circonstances remettant en cause les lignes idéologiques, les réseaux affinitaires ou les logiques de parti donnent une saveur particulière à chacune des campagnes électorales. A la Réunion, les 61 candidats en lice et leurs soutiens rivalisent de punchlines pour dénoncer ces arrangements d’arrière-cuisine.
« Manjé koshon » à toutes les sauces
C’est la métaphore favorite des politiciens surtout quand ils goutent peu l’association proposée par le camp adverse, celle du « manjé koshon ». Illustration lors du débat de la 6e circonscription où Frédéric Maillot(PLR) est le député sortant.
Le record manjékoshonesque de cette campagne des législatives anticipées va à Michel Vergoz. Le maire de Sainte-Rose (MTPU) et soutien de la majorité enchaîne jusqu’à 3 « manjé koshon » en l’espace de 30 secondes , et même 4 quand on lui accorde une minute :
Saucisses frites et lentilles dans la marmite
Lors du débat de la 4e circonscription, le candidat Serge Latchoumanin ( Lutte Ouvrière) dénonce aussi un salmigondis politique. Au « manjé koshon », il substitue la métaphore du plat de lentilles pour souligner son impression de déjà-vu.
Également en lice sur ce territoire, la députée sortante (Progrès) Emeline K/Bidi répond aux hypothèses quant à l’identité du premier ministre en cas de victoire de la gauche par un diction en créole réunionnais : « Espèr sosiss frit dan vant koshon » qui épingle aussi bien les opportunistes que les spéculateurs.
L’appétit vient en mangeant certes mais attention, les 30 juin et le 7 juillet prochain, à bien garder à l’esprit cet autre diction culinaire du folklore réunionnais : « Roul pa mwin cari soud’ri »