Emeutes en Nouvelle-Calédonie : avant l'arrivée d'Emmanuel Macron, les élus donnent leur position

Emmanuel Macron s'adresse aux Calédoniens le 26 juillet 2023, à Nouméa.
Alors qu'Emmanuel Macron est attendu ce jeudi matin en Nouvelle-Calédonie, les déclarations des élus se succèdent. Le président de la République est attendu d'ici quelques heures en Nouvelle-Calédonie. Accompagné de plusieurs ministres Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu et Marie Guévenoux, le chef de l'Etat espère un retour au calme et la reprise du dialogue.

Depuis l'annonce de l'arrivée surprise d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie, les réactions ont été nombreuses au niveau des partis politiques du territoire.

Roch Wamytan : "Le format n'est pas bon"

Selon Roch Wamytan, le président du Congrès en Nouvelle-Calédonie et du groupe UC-FLNKS et nationalistes, "c'est une mise en scène ! Le pays est à feu et à sang et le président de la République arrive", lance-t-il. " Avec lui, il a des ministres avec qui nous avons rencontré des difficultés dans le passé (...) Le format n'est pas bon." Et de continuer : "Parti comme c'est, on a des interrogations. La seule question au niveau du FLNKS et des hautes instances de la CCAT c'est : répondez-nous ! Va-t-on pouvoir retirer  le texte de la révision constitutionnelle pour avoir l'horizon dégagé et pouvoir discuter au fond ? "

Sonia Backès : "un signe fort de son engagement dans le dossier Calédonien"

Pour Sonia Backès, présidente de la province Sud et cheffe de file des Loyalistes, la visite d'Emmanuel Macron "est un signe fort de son engagement personnel dans le dossier Calédonien. Je suis heureuse qu'il ait accepté de venir voir de ses yeux la situation que nous vivons et rétablir l'ordre et la justice. Et préparer la reconstruction", indique-t-elle.

Jean-Pierre Djaïwé, porte-parole du Palika : "si le président vient c'est qu'il a estimé que sa présence est importante"

"Compte tenu de la situation, si le président vient c'est qu'il a estimé que sa présence est importante", indique Jean-Pierre Djaïwé. "Il y aurait des hauts fonctionnaires qui l'accompagnent et qui devraient rester ici et mettre en place de discussions. C'est ce que nous avons demandé et nous sommes satisfaits, oui."

Jacques Lalié, président de la province des Îles propose une "souveraineté en partenariat ou en association" avec la France 

Parmi les réactions politiques ce mercredi, celle de Jacques Lalié, le président de la province des Îles, membre UC-FLNKS. Dans un courrier adressé directement au président de la République, il lance un "appel à la discussion mais il ne pourra y avoir d'avenir de paix serein sans une souveraineté, même associée ou partagée avec la République, et non plus dans la République. Il faut sortir de ce schéma et reconnaître la spécificité de la Nouvelle-Calédonie afin de lui permettre une véritable autonomie."  Parmi ses propositions, "dans cet accord global nous pourrions proposer une période transitoire de quinze à vingt ans au terme de laquelle la "souveraineté en partenariat ou en association" avec la France serait établie.

"Des coopérations pourraient être conclues avec d’autres pays du Pacifique suivant les intérêts de chacun."  Et de conclure : "aujourd’hui, le retrait du projet de loi constitutionnelle au prochain congrès de Versailles est la voie d’apaisement nécessaire à la reprise du dialogue des acteurs politiques vers un accord global qui prenne réellement en compte les revendications légitimes du peuple kanak."

Calédonie ensemble : "Le président installera une mission du dialogue que nous appelons de nos vœux de longue date"

Par voie de communiqué, Calédonie ensemble identifie un triple objectif au déplacement du président de la République. À commencer par renouer les fils du dialogue. "Dans cet esprit le président installera une mission du dialogue que nous appelons de nos vœux de longue date. Toutes les tentatives visant à renouer les liens entre les sensibilités politiques du pays sont à saluer, même si contexte actuel de guérilla urbaine ne facilitera pas la tâche présidentielle. Dans cette perspective la révision constitutionnelle devra être reportée. […] Le dégel du corps électoral ne peut s'inscrire que dans un consensus sur un accord global."

Deuxième objectif pour le président , selon le parti: écouter les Calédoniens, qu’il s’agisse de la société civile, des forces économiques et sociales, des autorités coutumières et la jeunesse du pays. "Je ne doute pas que cet exercice conduira le président à porter un jugement plus nuancé que la radicalité exprimée par certaines formations politiques dont notre pays paye le prix aujourd'hui."

Et enfin reconstruire le pays : "Plus que jamais les lignes de force d'une reconstruction de notre pays doivent être dessinées. La Nouvelle-Calédonie est exsangue, la filière nickel à terre et, l'insurrection a fini de sinistrer notre économie."

Le déplacement du chef de l'État "est très important, parce que tout autant que le rétablissement de l'ordre, il faut parvenir à dégager une solution politique au chaos que traverse la Nouvelle-Calédonie" , estime de son côté le député et membre de Calédonie ensemble, Philippe Dunoyer.

Le FLNKS : la perspective de la mise en place d'une mission de médiation pourrait "constituer une première réponse politique"

Ce mercredi 22 mai, le FLNKS lance un nouvel appel au calme pour que les Calédoniens puissent circuler librement. Selon le parti, les opérations de rétablissement de l’ordre public ne sauraient instaurer, sur le long terme, un retour à la normale. En revanche, la perspective de la mise en place d'une mission de médiation pourrait "constituer une première réponse politique".

A lire ici >>> Emeutes en Nouvelle-Calédonie attend de la visite présidentielle une annonce qui permette d'annoncer un "nouveau souffle"

Victor Tutugoro de l'Union progressiste en Mélanésie : "À lui de trouver les mots"

À propos du déplacement d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie : "À lui de trouver les mots", estime le président de l'Union progressiste en Mélanésie, Victor Tutugoro.

Nicolas Metzdorf, député Renaissance : "Si sa venue peut permettre que les choses avancent, tant mieux."

Autre réaction à l’arrivée du président de la République sur le territoire : celle du député Nicolas Metzdorf. "Si sa venue peut permettre à ce que les choses avancent, tant mieux. Nous serons simplement vigilants à ce que les valeurs démocratiques que nous portons, soient défendues dans les échanges que nous aurons", révèle le député."Il est également important qu'il puisse constater l'ampleur des dégâts psychologiques, sociaux et économiques qu'engendrent encore ces émeutes aujourd'hui".

L'ancien signataire des Accords de Nouméa, Simon Louechkhote "se réjouit"

De son côté, l'ancien sénateur et signataire de l'accord de Nouméa, Simon Loueckhote, "se réjouit que le président de la République, ait décidé de venir lui-même installer la mission du dialogue" sur sa page Facebook.

Virginie Ruffenach, du parti Rassemblement : "le soutien aux Calédoniens est très important"

"C'est une surprise. Mais c'est important d'avoir le président de la République. Nous, notre préoccupation, c'est le rétablissement de l'ordre. C'est une priorité. Ensuite, le soutien aux Calédoniens est très important. La situation est extrêmement difficile et insurrectionnelle. Nous n'avons jamais cessé de dialoguer", révèle Virginie Ruffenach, cheffe du groupe Rassemblement au Congrès. 

Les  indépendantistes et Eveil Océanien : réactions en vidéo

Les interviews de Jean-Pierre Djaïwe, porte-Parole du Palika, Roch Wamytan, membre de l'UC-FLNKS et Milakulo Tukumuli, président de l'Eveil Océanien. Un reportage d'Antoine Le Tenneur et Caroline Antic-Martin

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Les non-indépendantistes : réactions en vidéo

Regardez en vidéo les  interviews de Sonia Backès, co-présidente Les Loyalistes, Nicolas Metzdorf, député de la Nouvelle-Calédonie, président de Génération Calédonienne, Virginie Ruffenach, responsable Le Rassemblement -LR et Philippe Dunoyer, Député de la Nouvelle-Calédonie, du parti Calédonie Ensemble. Reportage d'Antoine Le Tenneur et Caroline Antic-Martin.

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