Emeutes en Nouvelle-Calédonie : le FLNKS attend de la visite présidentielle une annonce qui permette "d’impulser un nouveau souffle"

Conférence de presse du FLNKS le 26 mars 2024, à Nouméa.
Ce mercredi 22 mai, le FLNKS lance un nouvel appel au calme pour que les Calédoniens puissent circuler librement. Selon le parti, les opérations de rétablissement de l’ordre public ne sauraient instaurer, sur le long terme, un retour à la normale. En revanche, la perspective de la mise en place d'une mission de médiation pourrait "constituer une première réponse politique".

C'est un communiqué du bureau Politique du FLNKS, en concertation "avec l’ensemble des groupes de pression composant le FLNKS (UC, PALIKA, UPM, RDO)" qui est publié ce mercredi 22 mai. Dans ce courrier, le front assure que sa priorité demeure aujourd’hui le retour au calme. "Le FNKS réitère ainsi son appel à l’apaisement auprès des personnes mobilisées sur les routes afin de permettre à nos écoliers et étudiants, à nos concitoyennes et concitoyens les plus vulnérables et, de manière générale, à l’ensemble de la population calédonienne fragilisée par cette situation, de renouer avec la confiance et la sécurité."

Le FLNKS "salue également les initiatives des responsables politiques engagées dans les institutions qui concourent, à travers leurs compétences respectives, à sécuriser et protéger les populations impactées par la situation actuelle."

"Aucun dérapage, ni aucun débordement ne seront tolérés"

Concernant les mesures de sécurité mises en place ces derniers jours, "le FLNKS met en garde l’Etat sur la nature et les méthodes d’interventions des forces de police, de gendarmerie et de l’armée présentes en nombre dans le pays qui se feraient en dehors de tout cadre légal. Aucun dérapage, ni aucun débordement ne seront tolérés et le Front salue, en ce sens, la mission sénatoriale créée récemment visant à contrôler et à suivre l’action du Gouvernement français."

"Il est inadmissible de constater aujourd’hui dans notre pays, qu’en pareil situation, des personnes armées puissent circuler librement et ôter des vies en toute impunité."

Le bureau du FLNKS

Le FLNKS qui ajoute qu'il "veillera également à ce que tout soit mis en œuvre pour éclaircir les conditions dans lesquelles des jeunes kanak ont pu être lâchement assassinés par arme à feu dans les rues de Nouméa. C’est un préalable au rétablissement de la paix civile dont l’Etat ne pourra se dédouaner."

Une solution de nature politique

Selon le FLNKS, "les opérations de rétablissement de l’ordre public engagées par l’Etat ne sauraient instaurer, sur le long terme, un retour à la normale. Cette crise ne peut avoir que pour réponse une solution de nature politique." Avec notamment comme objectif, l’obtention d’un accord politique global négocié "instaurant une ultime étape de programmation d’accession à l’indépendance."

"Un dialogue apaisé et serein"

Ce courrier signé par Patrcik Jomessy, pour le bureau politique, rappelle que "le 42ème Congrès du FLNKS a demandé que l’examen du projet de loi constitutionnelle dégelant le corps électoral provincial soit interrompu et qu’une mission de médiation politiquement neutre soit constituée."

Enfin après l'annonce de la venue du Président "afin, semble-t-il, d’installer une mission, le FLNKS prend acte de cette initiative qui pourrait constituer une première réponse. Le FLNKS attend de cette visite que le Président de la République fasse une annonce relevant de sa seule responsabilité qui permette d’impulser un nouveau souffle en vue de renouer un dialogue apaisé et serein entre les trois partenaires politiques des accords."